MODULATIONS DANS L’AIR DES AMANTS !
Ce poème n’est corde à silence vibrer
mais abordant ceux qui sans bruit s’aiment – il lance –
épris de ce qui s’y sème esprit sans apprêt –
en ces âmes qui n’en prient : ses bris d’assonance
Puisque nul manque à jouir ne touche d’amants :
n’est exsangue leur lune à pâtir en leurs bouches
quand elle s’enclenche à leurs désirs désarmants !
Triste sire qui de banque hantée tant y louche !
Contre les murs pâles ont jailli leurs sourires
ils montrent le point de mire où ils ne défaillent
là : notre empire où tant se maillent les plaisirs
au jouir que hors montre-vampire – rien ne vaille
osés qui ne se dispersent au vent qui vient :
des baisers aussi savants en liens qu’ils se dressent
en rêvant – font jaser ceux qui ne pensent rien
que paravent : ce Bien si aisé en tendresse
Que naviguent au monde ces souffles précieux
de cigales en rondes souples que n’assagissent
les cieux qui grondent à les accabler d’adieux
pour que leur chant d’égal s’effondre et en finisse
(tableau de Chagall)