Le dragon de la démence
Rampe dans la cervelle humaine;
Il répand le poison du vice
Dans les pensées de l’homme;
Les épines du crime
Fleurissent aux mains démoniaques;
Le malheur gicle des limbes de la folie
Sur les chairs innocentes.
Tant de mondes s’effondrent sur les victimes !
Des myriades de larmes saluent leur sang !
Ô bête perverse,
Tu te déguises en amok
Pour séduire perfidement
Les bas instincts du vaurien;
L’hydre de l’aliénation
Excite les perfides actions;
Sous le couvert de ta perversité
Le quidam perd toute responsabilité.
Mais pourquoi le fauve fou souffle-t-il le mal
A ceux qui sont sous son emprise ?
Ne pourrait-il pas insuffler la bonté folle
Aux esprits qu’il domine ?
Les actes démentiels
Prendraient alors la couleur du bleu ciel ;
La charité démente
Teinterait alors d’azur fou
Les gestes du déséquilibré.
L’homme magnanime,
Sous l’immensité bleutée,
Rendrait alors belle la folie effrontée.
Je rêve d’une bienveillance démente
Que cracherait une démone clémente ;
Sur la raison embrumée,
J’entends le ton du délire
Qui m’emporte vers cette folie
Empreinte d’humanité et de bonté.
Puisse cette folie décanter pour ne garder que l’humanité et la bonté !