Conte poétique
Comme chaque jour, sur le banc de pierre, je composais ainsi mes vers. Quand tout à coup, tout près de moi, vint se poser un oiseau blanc. Ce qui me surprit tout d’abord, ce fut la couleur de ses yeux. Bizarrement, ils étaient bleus. Il y avait aussi, sur son corps, multitude de taches d’or. Drôle d’oiseau, me direz-vous ! Pourtant cela n’est point histoire de fou. Comme je l’observais sans rien dire, il s’approcha encore de moi, et c’est alors que j’entendis une voix :
— Je suis l’oiseau d’or, je connais votre langage et tant de choses encore.
Était-ce là fruit d’un mirage ou étais-je dans les nuages ? Je repris mon écriture, faisant fi de cette imposture. C’est alors que l’oiseau se remit à parler :
— Je suis l’oiseau d’or, voulez-vous bien m’écouter ?
Mon corps tout entier se mit à trembler. Je n’avais donc point rêvé. Ce spécimen savait causer. Anéantissant toute inspiration, je posai donc mon crayon.
— Pardonnez-moi oiseau d’or, mais que me voulez-vous ? Je ne suis que petite poète, voyez-vous !
Alors il me conta une histoire, tellement jolie que j’en fus toute étourdie. Je l’aurais écouté des heures durant, tant tous ses mots étaient charmants. J’étais si bien, près de l’oiseau, beau parleur et si beau.
Les heures ainsi défilèrent et l’oiseau d’or parlait en vers. J’aurais aimé le caresser, mais légère distance il respectait. Le soleil doucement se couchait à l’horizon et la nuit commençait à tomber. Une étoile filante s’écrasa juste à mes pieds, illuminant l’oiseau d’une étrange clarté. Une poussière d’étoiles d’or vint se poser sur mon corps. Etonnant sentiment m’envahit, et l’oiseau devant moi grandit. Sa tête touchait désormais le ciel. J’étais éblouie par tant de merveilles. Mes pieds alors décollèrent de terre, je me sentis dans une autre ère. Mais que m’arrivait-il ? Pourtant je me sentais si fébrile, ne ressentant aucune peur, j’attendais que passent les heures. J’allais me réveiller ? Tout ceci n’était qu’un rêve ? L’Oiseau se remit à parler et de là-haut m’interpella :
— Venez, petite poète, rejoignez-moi !
C’est alors que je m’aperçus qu’il m’était poussé des ailes et je me mis à voler vers le ciel. L’oiseau d’or volait devant moi. Je le suivais sur cette voie. Je ne savais pas où l’oiseau m’emmenait mais, curieusement, je me laissais guider. Je me trouvais désormais dans un monde fantastique, heureuse et ravie d’avoir trouvé ce bel ami.
Je ne suis jamais revenue sur la Terre que j’ai connue. Là-haut je me sens si bien, l’oiseau d’or est mon meilleur copain. Ensemble nous faisons un si doux voyage entre étoiles et nuages.
Marie-Hélène Coppa autrice
J’aimerais rencontrer cet oiseau d’or ! Magnifique histoire
Je lève mon verre pour un ban d’honneur à ce banc de pierre d’où sont sortis tant de vers…
Jolie histoire. Soyez gentille, dites-lui de passer sur mon banc. Cela fait un moment que je n’aie plus volé.
joli conte , moi mon ami c’est un papillon d’or , or et bleu !
merci pour cette histoire; qui fait s’envoler l’esprit