Les odeurs – Marcel Charlebois

Sentez-vous sous votre épiderme horripilé,
Ce temps triturant ce laps qui vous avale?
Bien sur que oui, que non quelle importance,
D’être digéré lentement, qu’il m’en souvienne
De vos rots dégoulinant sur mon calendrier.

C’était sans doute le mien au travers le vôtre
Que j’ai mystifié dans ma parure ordinaire.
C’est elle que se dévoies et que je vous lègue
Dans son entièreté si tant éparpillée, accablée.
Houra, houra! Dis-je en n’en crachant la substance.

Cette matière gravitant autour de mon aura,
Et que mes songes lapident, oubliés qu’ils sont;
De ma mémoire fuyant une réminiscence annoncée
Depuis l’aube de sa conception si prévisible fit-elle.
Ce sera mon bal des finissants, le moi l’inculte si déluré.

Sentez-vous aussi ce parfum qui vous embaume?
Je le sens tout comme le mien qui toujours empeste.
C’est l’odorat qui me fait défaut en dépit du vôtre,
Et qui sent toute l’absence de ces odeurs dévotes
Suppliant la providence de n’avoir jamais existée.

Le jeudi, 4 mai 2023

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Marcel Charlebois

Marcel Charlebois (97)

J'habite au Québec, à Montréal plus précisément.J'ai découvert à l'âge de 15 ans mon amour des lettres. À la bibliothèque du lycée, j'ai d'abord dévorer les bouquins avant de fignoler ma plume. J'ai aussi depuis comme vous le constaterez fait mon chemin dans cette vie empruntée aux aléas des caprices qui en contrôlent l'existence. Certes j'épluche les lettres tant bien que mal et tant pis, cela me convient parfaitement. Alors me voici sans fioritures et dans mes expressions les plus simples. Voilà donc ma description du fouillis par lequel chacun d'entre nous s'abandonne inéluctablement.

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