Les Djinns de la médisance – Mathieu Confiant

Passent de maudits volatiles,

Dois-je être troublé, atterré,

Ou bien laisser les vers fertiles

 D’un certain Victor m’inspirer ?

Qu’il est doux de se poster sur les épaules d’’un géant (Hugo) !

 

 Mathieu Confiant, mai à août 2021

 

 

Les Djinns de la médisance

Silence

Épais,

L’on pense

En paix.

La ville,

Fragile

Asile,

Se tait.

 

Sur la place

Naît un bruit,

C’est la chasse

De la nuit.

Un fou brame

Et diffame

Une femme

Qui s’enfuit.

 

Injure honnie

Qui se répand

Ou calomnies

Que l’on reprend.

Trop de souffrances !

Déjà s’élance

Une ambulance

Aux pneus crissant.

 

La rumeur progresse

Des ragots maudits,

La clameur te blesse,

La rage grandit.

Des gnomes t’entraînent

A en perdre haleine

Et lâchent leur haine

En complots ourdis.

 

Vois l’odieuse influence

Des morbides esprits :

Djinns de la médisance,

Bientôt ils t’auront pris.

Si tu ne te protèges

De leur affreux manège,

Sur leurs stridents arpèges

Tu pousseras leurs cris.

 

Ils s’abattent dans l’espace

Comme une pluie de criquets,

L’essaim de corrupteurs passe,

Contamine rues et quais.

Des écrans bientôt dévident

Sur le Net des mots fétides,

Un enfant tente un suicide

Le SAMU est au taquet.

 

Les Djinns mauvais, armés de drones,

Bombardent nos maisons, nos tours,

Ils imprègnent de leur fiel jaune

Tous les recoins de nos séjours.

Satanées langues de vipère,

Ils détruisent tous nos repères

Et salissent jusqu’à nos pères

Et mères au son du tambour.

 

Un manitou sous leur emprise tance

Pour ses forfaits l’un de ses concurrents ;

L’essaim des Djinns en remerciement lance

Sur son suppôt ses rayons et lui rend

La politesse : délation sincère

Venant tout droit de fieffés adversaires,

L’étau fourchu sur ces sots se resserre,

Docteurs, soignez ces déchus implorants !

 

Le troupeau bourdonnant immisce

Partout son venin méprisant.

Son motif n’est pas la justice,

Mais de nous voir agonisant.

Victor, si t’invoquer nous sauve

De ces dragons blancs, noirs et mauves,

Bien plus dangereux que des fauves,

Tu seras chef des bienfaisants.

 

Que le diable les emporte !

Ils s’en vont et avec eux

L’opprobre entré par les portes

Se dissipe peu à peu.

Leur puissant battement d’ailes,

Dieu merci, n’est pas fidèle,

C’est loin d’ici qu’ils martèlent

Les toits de leurs coups hideux.

 

Sortons, amis tranquilles,

De dessous l’escalier,

Dont la spirale agile

Relie tous les paliers.

La rampe tremble encore,

Les débris d’une amphore

Au sol nous remémorent

Les remous singuliers.

 

Après cet orage,

Quand la lune luit,

Le verbe d’un sage

Sonne et nous instruit.

Des enfants s’endorment

Et sous les grands ormes

Paraissent des formes,

Qu’un ange construit.

 

Qu’ouïs-je au loin bruire ?

Un aquilon ?

Qui donc soupire,

Est-ce un violon ?

Non, d’un refuge,

Face au grabuge,

C’est une juge

Aux sanglots longs.

 

Les Djinns volent

Tout là-bas,

On s’affole,

Des coups bas

S’éparpillent

Puis en vrille,

On s’étrille,

Se combat.

 

J’écoute,

Tout fuit,

On doute,

Le bruit

S’efface,

L’espace

Enlace

La nuit.

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2 Commentaires
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Colette Guinard
Membre
17 août 2021 9 h 28 min

merci Mathieu pour cette belle poésie qui est le reflet de la vie! bonne journée Colette! à propos je ne peux être qu’une grande sœur pour Alain mais pas sa mère, il me taquine constamment et moi je plonge les pieds devant ! Colette