Parce que je suis un peu casanier,
Aimant m’encager, las, comme ours bourru
Tout autant que m’engager on m’a reclus
Croyant bon de me faire prisonnier
De mon chez-moi, et deux mois, de m’y cloîtré
Comme en cellule l’était moine escouillé.
De crainte que l’Autre vienne à me souiller,
Pestiféré par Virus venu folâtrer.
Nomade d’esprit et sédentaire de corps,
Comme toi otage de la pandémie,
Je devins captif d’écrans se disant amis
Qui effrayaient chacun encore et encor’,
Je fus esclave de routines sans fin,
Toujours assis, tant qu’on m’a pensé rassis,
Arrêté plus qu’aux arrêts, gris de cœur aussi,
Gavé de peurs recuites jusqu’à plus faim.
Embastillé par nouvelles ressassées
Séquestrant mes habitudes et me serrant
Dans une absence d’avenir moins frustrant,
J’errais dans ma solitude, cadenassé.
Parce que je peux, parfois, être attachant
On m’attacha pour mieux me libérer,
Mieux m’élargir, alors que je suis jà « gros »,
Et me trouver, en bon ami Pierrot,
Moins enfermer voire moins enferré.
Car de toujours les Autres sont ma prison
Volontaire qui confine mes espoirs
Et tous mes rêves, soient-il ceux d’un seul soir.
Mais les retrouver est mon nouvel horizon ;
Détaché de tout, l’œil gambadant en vaux
Et l’air dégagé, sans rien réfréner,
Je vais, toujours prévenant, me déchaîner.
Vous voilà prévenus, Mes Frères… À nouveau !
© Christian Satgé – mai 2020
Dommages que je ne suis pas avec toi pour ce confinement, enfin à distance respectable..
comme tu as raison, nous sommes prisonniers des autres dans notre cœur et notre tête.
Allez mon frêre déchaine toi et offres nous tes mots libres ou pas.
Merci, cher ami, pour ce généreux partage et pour l’annonce d’un déchaînement auquel je suis déjà enchaîné !
Amitiés.
Très joliment vrai et j’aime beaucoup le rythme et le vocabulaire simple, riche et sonore.
Merci pour ce poème plein de sens, tellement vrai.