Le voyage s’arrête ici – Régina Augusto

Le voyage s’arrête ici.

Ils devisent gaiement, roulant à vive allure
Ils sont comme des enfants, ils se sentent si sûrs,
Que rien n’arrivera, les deux sœurs et les cousins
S’amusent, rient aux éclats, roulant vers leur destin.

Et surgit devant eux ce gros camion branlant
Quand le camion prend feu, le temps semble en suspens,
Ils ne peuvent l’éviter, le choc est si brutal
Qu’ils se mettent à hurler avant même d’avoir mal.

Dans la tôle froissée, quand le silence revient
Le feu vient les brûler ils ne ressentent rien,
Les voitures qui défilent laissent voir des regards
A la pitié facile pour ce sanglant départ.

Sur la chaussée rougie par le sang des victimes
Les flammes ont tout noircies et achevé le crime,
Ils n’ont pas vu passer l’épée tranchant leurs vies
Et se sont arrêtés tous leurs mots et leurs cris.

Telle une nasse de silence dans le jour qui s’enfuit
Une mère en souffrance vient hurler dans la nuit
Ses filles merveilleuses ont suivi un chemin
Qui la laisse nauséeuse, elle ne tient plus leurs mains.

Et le père effondré est tombé à genoux
Lui ne sait pas crier, mais il en devient fou,
Il ne reste plus rien de cette belle jeunesse
Qu’un immense chagrin qui secoue la vieillesse.

Régina Augusto Auteure.
Texte protégé.

Beauté nature.

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2 Commentaires
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Véronique Monsigny
Membre
17 mai 2016 11 h 47 min

j’en ai des frissons… quel réalisme !