Magal de TOUBA, ville sainte du Sénégal.
Des rires, des saluts, Dans un tintamarre Les passagers affluent, Larguez les amarres !
Et nous voilà partis, Un matin assez tôt En mini-car taxi, Le ciel est déjà chaud.
Voyageurs en boubou, Tous discutent ou prient, La-haut les casse-cou Sont sur la galerie.
Le chauffeur aguerri Evite les gros trous, S’exclamant, il sourit, Son regard est partout.
La route s’étire, Les autres se poussent, Pour éviter le pire, Prenons par la brousse.
Et c’est en cahotant Sur ou dans la sable Que j’aperçois devant Là, l’inénarrable !
Sur la droite un train Bondé dedans, dessus, En grappes de raisins, Les gens sont suspendus !
Retrouvant la route, Une même vision Bientôt me déroute Autour d’un camion !
Et si je proteste, Craignant pour leur vie, “Non pas dans ce contexte !” Et mes voisins sourient.
| Combien de fidèles Vont-ils dans le ville Ne rêvant que d’elle ? Trois millions cinq cent mille !
“Regarde, Simone, C’est la ville sainte !” Les chants résonnent Comme une plainte.
Les rues sont les mêmes Dans le sable tracées, Mais partout elles mènent A la grande mosquée.
Le bus se gare, Nous sommes arrivés, Et tous les gens du car Sont ici hébergés.
Dans cette demeure, Les femmes s’affairent, Il est bientôt l’heure Du thé dans les verres.
Un boubou emprunté Ne me dispense pas De la curiosité, Je ne me conviens pas.
Le maître de maison Plein de déférence Fait baisser la tension, Quelle expérience !
Et pour ne pas faillir, Me voici dans la cour Où pour mieux m’accueillir, J’ai un fauteuil de “cour”.
Les uns sur des chaises, Les autres sur des nattes, Ils palabrent à l’aise, Des bébés s’ébattent.
Puis c’est dans la chambre Que le repas servi, Je devrai attendre, Pendant que les gens prient. |
Moi qui n’ai pas de foi, J’observe les croyants Imaginant le poids Qu’ils balayent en priant …
C‘est dans l’après-midi Que m’absorbent les rues, Apostrophes et cris, L’oncle a disparu …
Tout près, un homme crie : “Mettez-lui un foulard !”, Et mon état d’esprit Sombre dans le brouillard.
Et plus loin, encore : “Attention au collier !” Il n’y a pas de port Qui ne soit épargné.
Près des grandes mosquées, La foule nous étreint, Moi je suis agrippée Au boubou du voisin.
Le pèlerinage Durera trois journées, Il serait plus sage Maintenant de rentrer.
Avant de se coucher, Brillamment le soleil Irradie les mosquées D’un bel halo vermeil.
Et du bleuté des murs De la grande mosquée Monte un murmure De la foule assemblée.
Chantez les muezzins L’appel aux prières ! Les mosquées voisines Répondent de concert.
La nuit d’un noir d’encre S’étend sur la ville, Il faut que je rentre, Je suis inutile. . ©Simone Gibert – 9/11/2018
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Un voyage haut en couleurs où vous nous embraquez avec bonheur et une joviale connivence du meilleur aloi. Bravo et merci Simone…
Merci de ce beau voyage, plus vrai que nature<;
<on s'y croirais, j'y étais vraiment. Vos mots sont très physique
très bel écrit
merci pour cela
Anne