Tous les savants travaillaient avec acharnement,
Improvisant la mort dans leurs laboratoires
Car l’apport scientifique, pour les gouvernements,
Serait déterminant pour le cours de l’histoire.
Tous ces savants adulés quelques années plus tôt,
Ces glorieux prix Nobel, ces magiciens du monde,
Dont les laboratoires valaient les hôpitaux,
Travaillaient, désormais, pour des causes immondes.
Les oiseaux de métal n’émerveillaient plus guère.
Armés de fusils lourds, ils semaient la panique
Et leurs bombes lâchées au plus fort de la guerre
Faisaient, dans la tourmente, des giboulées iniques.
L’océan n’était plus le monde du silence.
Il était encombré par les sons pélagiques
D’énormes sous-marins, fendant les turbulences,
Qui prenaient les bateaux pour des cibles tragiques.
Et ces nuées chimiques au-dessus des tranchées
Qui rongeaient les organes et dévoraient la peau
Sous les plaintes atroces des hommes retranchés
Dans ces veines boueuses où flottait un drapeau.
Quand, pour chaque victoire, les hommes se perdaient
Et se plaçaient plus bas que le règne animal,
Le pouvoir scientifique, de fait, les dégradait
Donnant l’arme absolue aux volontés du mal.
« Les siècle en légende » © Philippe Dutailly 23 10 1993
Très beau texte sur la folie de l’homme, toujours avide de puissance, de rancoeur, de profit …. et qui transforme la plus petit invention inoffensive en outil de destruction …
Cordialement Philippe.
« Les siècle en légende » Alain, peux-tu supprimer le S de “Les”. Cela ôtera la faute d’orthographe. Par avance Merci Philippe