Malgré ce que dit Ferrat
Malgré ce que pense Aragon
Une petite écharpe, brûlée contre son gré
Montre que le poète n’a pas toujours raison
Et poussée par le vent, elle le crie et dit vrai
« Les morts dorment en paix dans le sein de la terre
Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints »
Ainsi parlait Musset, à qui voulait l’entendre
Mais bien qu’assassiné, un sentiment revient
Le parfum d’une écharpe, renaissant de ses cendres
Flotte toujours dans l’air et personne n’y peut rien
Un Amour comme le nôtre se fait toujours entendre
Telle une symphonie restée inachevée
J’y pense encore aujourd’hui, j’y penserai demain
Cet Amour de cœurs purs ne peut être oublié
Platon l’avait prédit il restera sans fin
Et ne mourra jamais ne cessant de briller
L’écharpe est un peu moins noire
L’égérie se fait plus discrète
L’endroit est triste à voir
Mais le parfum tient toujours tête
Brahim B.
Que d’émotions. Merci du fond du coeur
Beau texte subtil, élégamment construit. Rien de tel qu’un parfum ou qu’une chanson pour faire renaître un souvenir, un sentiment. Maurice Fanon, chanteur bien oublié avait naguère écrit et composé “L’écharpe” qui commençait ainsi : “Si je porte à mon cou /En souvenir de toi/Ce souvenir de soie/Qui se souvient de nous (…)”
Le parfum, les odeurs en général imprègnent nos mémoires, laissent des traces. Un beau poème nostalgique.
J’y pense encore aujourd’hui, j’y penserai demain
Cet Amour de cœurs purs ne peut être oublié
Platon l’avait prédit il restera sans fin
Et ne mourra jamais ne cessant de briller…