Le marché aux poissons
Est un spectacle fort
Où chacun, sans façon,
S’étale sur le port.
La halle couverte
Ne sert qu’à converser,
C’est en pure perte
Qu’elle est édifiée.
La foule bigarrée
Se fond sur la plage,
Les femmes assises
Ont leur étalage.
De soie, de velours,
De chatoyant satin,
Sont tissés leurs atours
Portés dès le matin.
Foulard sur la tête,
Assorti au boubou,
En tenue de fête,
Elles vendent de tout,
Du cola, des oignons,
Arachides grillées,
Epices à poisson,
Tout peut être acheté !
D‘écailles pailletée,
Une robe bouge,
La pêche préparée
A des ouïes rouges.
Là, des porteurs pressés
Chargent sur leur tête
De ruisselants paniers
Emplis de crevettes.
A même le sable,
Des poissons argentés
D’un ton affable
Vous sont proposés.
Des enfants, pieds nus,
Agiles et lestes,
De la pêche perdue,
Ramassent les restes.
Une pirogue bleue
Glisse sur la berge,
Dans les filets il pleut
Des thons pour l’auberge.
Au passage des pêcheurs,
S’engouffrant dans le vent,
De marée, une odeur,
Disparaît pour un temps.
Chacun se bouscule,
Parlemente et crie,
Un panier bascule,
La marchande sourit.
Dans tout ce brouhaha,
Où fusent les rires,
Il faudrait prendre là,
La photo souvenir !
©S Gibert
Merci, j’adore les halles aux poissons, le marché, la criée, et cette odeur de marée.