Fort honnête homme et toujours affable, Notre instituteur prisait les fables. Il allait, un fablier en main, Marchant et lisant comme le prêtre Le ferait, d’aujourd’hui à demain, D’un bréviaire… pour le paraître. Nous aimâmes ces familiers – La Motte, Florian, La Fontaine,… – Auxquels des heures l’avaient lié, Lui offrant la sagesse incertaine D’un enseignement qui, sans façon, Non, ne se voulait jamais leçon.
Donc, il pardonnait les certitudes
Du curé comme les habitudes
Et les attitudes de nos parents
Donnant, au long de l’an, matière
– Notre Créateur m’en soit garant ! –
À réflexion non altières Inflexions. L’homme de valeurs Était sage pas vain querelleur ! Et de même, il excusait au maire Ses convictions : sa vérité À lui n’était pas cigüe amère Mais bons mots, adages et probité ; Ses morales n’étaient point la Morale De ces vieux qui, de tout las, râlent.
Devenu adulte je demandai À mon bon maître, portant en dais Ces cheveux blanc qui font la sagesse « Pour quoi n’est-ce la Philosophie Qui guida vos pas de ses largesses ? Ou le dogme ? Ou l’idéologie ?
– Car en vrai bon-homme, je m’impose Des règles, et des bornes me pose, Sans obliger autrui. Ainsi Ai-je, quoiqu’athée, la paix de l’âme Et, sceptique au moins, me trouve aussi Plus d’une raison de vivre, Dame ! Il faut soi-même trouver sa voie Dans tout ce qui ici fait la sève De nos jours car, comme tu le vois, L’as vu et le verras, la bêtise Est notre lot, avec la sottise !
L’apologue bien fait par maints traits De ses lignes, est un buisson creux Dans lequel le mérite est entré : Le débusquer rend sage et heureux ! »
Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.