Le lac d’Orta Laurelise Chalzib
Debout sur les dallages de pierres plates
J’ai vu les eaux lisses du lac gorgées de truites et de perches
A travers les azalées et les glycines.
Le temps s’étire au rythme des cygnes qui glissent
Lieu secret, à l’écart.
Dans le pays de l’arrière de mes impressions
Tout est feutré, chuchoté, murmuré.
C’est le silence qui accueille la rumeur des voix
La civilisation qui habite chez la nature.
Ô grands mélèzes et séquoias centenaires
Qu’avez-vous vu? Qu’avez-vous entendu?
J’ai vu le cèdre bleu se détacher sur les montagnes sombres
Sous le ciel mordoré qui ne finissait pas de s’éteindre
Cette durée, la tombée du jour qui tardait
Je guettais les halos mais la clarté toujours restait
J’avoue que je savourais l’instant où la nuit s’épandrait.
Enfin! Les rues peu éclairées
Le lac aux clapotis discrets
Les rumeurs s’assourdissant. …..
Cet envers de l’aveuglante clarté
Ce retournement dans l’obscur
Cette présence du lac comme une étoffe,
Drapé dans sa fluidité moelleuse,
Ces plis luisants du reflet des réverbères
J’ai entendu la langue secrète des ombres
J’ai vu danser sur les miroitements la plume légère de mes regrets.
J’ai attendu longtemps au pied des camélias la fragrance de ta présence
Elle s’est évaporée comme une brume vers les eaux du lac ……..