Même s’il fait beau sur les Marquises,
Pour moi, elles sont une banquise
Qui, à jamais, gela mes larmes,
Le jour où tu rendis les armes.
Toi Jacques Brel, toi mon aîné
Toi qui m’as souvent amené
Avec Mathilde ou Madeleine
Dans tes refrains à perdre haleine.
Ici, tu vois, rien n’a changé.
La terre est toujours en danger
Et les singes de ta chanson
Hurlent toujours à l’unisson.
Depuis que tu nous as laissé
Les gens sont bien plus angoissés !
Ils ont fini de se leurrer
Car le plus dur reste à pleurer…
J’espère que, dans le ciel épais,
Un Dieu te laisse enfin en paix
Car je doute qu’il vienne à bout
D’un ange qui veut rester debout.
© Philippe Dutailly
Merci, par ce beau poème qui me fait découvrir un grand artiste même si moi je me reconnais plus dans Brassens et particulièrement dans Goldman qui fut pour moi un des plus grands auteurs compositeurs de sa génération et de la mienne et même s’il s’agit de variétés françaises comme on aime à l’appeler
En tout cas Je salue l’artiste, pour m’avoir fait découvrir un peu le Grand Brel si adulé ; jadis et encore aujourd’hui!
Nous avons eu les mêmes frissons, je pense…
Alors voici ce que je lui avais écrit (Cf le n°73 de mon premier recueil de poème éponyme)
Hymne à Toi, le plus Grand !
Sais-tu que tu es encore et à la fois l’Everest et l’Olympe de mon affect…
…
Avoir imaginé écrire cet humble poème
Et me voici à nouveau frissonnant
Des pieds à la tête
Tel je fus assistant à tes récitals…
J’avais alors vingt ans !
Dois-je aujourd’hui me mettre à chanter pour t’honorer
Mais comment t’incarner dans ces Vieux amants
Le cadran de l’horloge mimant
Ou à nouveau inonder de poésie ton Plat pays pareil au mien
Ou encore reproduire ce bouleversant et si juste tableau à peine animé
Étonnamment appelé Je suis un soir d’été
Tu avais à peine quarante ans !
À jamais tu as pénétré au plus profond
Mon âme et mes tripes
Avec ton Jef qui me fit te découvrir
Depuis mon transistor cadeau du nouveau bachelier que j’étais
Et qui me rappelle encore cette grand-mère
Quasi sans ressource et tellement généreuse !
Alors Jef allait sans tarder devenir et à jamais ma référence absolue de l’amitié
La Fanette celle de l’amour juvénile contrarié
À jamais Au suivant serait le sort scellé du plus humble appelé que j’allais être !
Ne me quitte pas deviendrait l’hymne suprême à l’amour supplié
Amsterdam allait représenter la force vitale débauchée…
Merci aussi pour ces titres plus intimes comme Voir un ami pleurer…
Sans oublier l’impossible Rêve par moi tant de fois fredonné…
Sans oublier tes exquises Marquises
Sans oublier tes propos captés ici ou là qui avec une extrême tendresse
Disent ton amour pour l’espèce
Chaque rencontre est une fête, même un enterrement est une fête disais-tu !
Merci immense Jacques B. pour ton immense talent !
À nous de mieux faire pour ne pas t’oublier !
Rémi Guillet (avril 2020)
Amicalement,
RG