Le grand Jacques – Philippe Dutailly

                                                 Même s’il fait beau sur les Marquises,

                                                 Pour moi, elles sont une banquise

                                                 Qui, à jamais, gela mes larmes,

                                                 Le jour où tu rendis les armes.

                                                 Toi Jacques Brel, toi mon aîné

                                                 Toi qui m’as souvent amené

                                                 Avec Mathilde ou Madeleine

                                                 Dans tes refrains à perdre haleine.

                                                 Ici, tu vois, rien n’a changé.

                                                 La terre est toujours en danger

                                                 Et les singes de ta chanson

                                                 Hurlent toujours à l’unisson.

                                                 Depuis que tu nous as laissé

                                                 Les gens sont bien plus angoissés !

                                                 Ils ont fini de se leurrer

                                                 Car le plus dur reste à pleurer…

                                                 J’espère que, dans le ciel épais,

                                                 Un Dieu te laisse enfin en paix

                                                 Car je doute qu’il vienne à bout

                                                 D’un ange qui veut rester debout.

                                                                © Philippe Dutailly

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Philippe DUTAILLY

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Tombé amoureux de "L'albatros" de Charles Baudelaire, poème appris lorsque j'étais 'écolier et nourri au hasard de Victor Hugo, Georges Brassens, Léo Ferré, Lamartine et beaucoup d'autres, j'ai commencé à faire rimer les mots vers l'âge de 18 ans. D'abord très inspiré par Brassens, j'ai pris, au fil du temps, mon autonomie pour en venir à des textes plus intimes qui, pour certains, servirent d'exutoire à des émotions mal vécues.

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Drifa Rahmoune
Membre
16 mai 2024 3 h 53 min

Merci, par ce beau poème qui me fait découvrir un grand artiste même si moi je me reconnais plus dans Brassens et particulièrement dans Goldman qui fut pour moi un des plus grands auteurs compositeurs de sa génération et de la mienne et même s’il s’agit de variétés françaises comme on aime à l’appeler
En tout cas Je salue l’artiste, pour m’avoir fait découvrir un peu le Grand Brel si adulé ; jadis et encore aujourd’hui!

Rémi Guillet
Membre
15 mai 2024 17 h 04 min

Nous avons eu les mêmes frissons, je pense…
Alors voici ce que je lui avais écrit (Cf le n°73 de mon premier recueil de poème éponyme)

Hymne à Toi, le plus Grand !

 

Sais-tu que tu es encore et à la fois l’Everest et l’Olympe de mon affect…

Avoir imaginé écrire cet humble poème

Et me voici à nouveau frissonnant

Des pieds à la tête

Tel je fus assistant à tes récitals…

 

J’avais alors vingt ans !

 

Dois-je aujourd’hui me mettre à chanter pour t’honorer

Mais comment t’incarner dans ces Vieux amants

Le cadran de l’horloge mimant

Ou à nouveau inonder de poésie ton Plat pays pareil au mien

Ou encore reproduire ce bouleversant et si juste tableau à peine animé

Étonnamment appelé Je suis un soir d’été

 

Tu avais à peine quarante ans !

 

À jamais tu as pénétré au plus profond

Mon âme et mes tripes

Avec ton Jef qui me fit te découvrir

Depuis mon transistor cadeau du nouveau bachelier que j’étais

Et qui me rappelle encore cette grand-mère

Quasi sans ressource et tellement généreuse !

 

Alors Jef allait sans tarder devenir et à jamais ma référence absolue de l’amitié

 La Fanette celle de l’amour juvénile contrarié

À jamais Au suivant serait le sort scellé du plus humble appelé que j’allais être !

Ne me quitte pas deviendrait l’hymne suprême à l’amour supplié

Amsterdam allait représenter la force vitale débauchée…

Merci aussi pour ces titres plus intimes comme Voir un ami pleurer

 

Sans oublier l’impossible Rêve par moi tant de fois fredonné… 

Sans oublier tes exquises Marquises

Sans oublier tes propos captés ici ou là qui avec une extrême tendresse

 Disent ton amour pour l’espèce

Chaque rencontre est une fête, même un enterrement est une fête disais-tu !

Merci immense Jacques B. pour ton immense talent !

 

À nous de mieux faire pour ne pas t’oublier !

 

Rémi Guillet (avril 2020)

Amicalement,
RG