Mille miettes de nuit ne font pas les grands rêves
 Ni chevaucher le vent sur l’écume des grèves.
 Quand les fragments de lune abandonnent, bannis,
 Tu t’éveilles à nouveau dans ce jour infini.
Qui te guide aujourd’hui sur la route pluvieuse ?
 Tu voudrais la beauté mais la mort est envieuse.
 Le blanc marbre n’est fait que pour le teint blafard
 Toi la pourpre à ta peau transparait sous le fard.
Les démons savent tout des crimes qu’ils commettent
 mais les preuves s’en vont dans le feu des comètes.
 Dans ton ventre un incube injecte tous les soirs
 le flux d’or fin fondu de tous tes ostensoirs.
je ne peux te haïr et t’aimer serait pire,
 en des temps révolus tu étais mon empire.
 Ai-je bu ton poison dans le vin du festin
 sans jamais pressentir mon funeste destin ?
Lucifer a forgé dans ta main une lame
 pour me trancher ce coeur attaché à ton âme.
 Où l’enfer est empli de sombre vanité,
 tu ne seras jamais une divinité.
