Le divin enfant
Le bourgeon s’éventre dès le printemps venu,
L’œuf incubé fait place à l’oisillon chenu,
Alors que la nature reprend son teint flatteur,
Je caresse, du doigt, ce ventre prometteur.
Dans ce ventre accueillant, tu as ton domicile.
Dans ce cocon vivant, tu évolues, docile
Et ma main qui ondule suivant les mouvements
Que tu expérimentes au creux de ta maman.
D’un dialogue mental, issu de mon émoi,
Par touches sensorielles, je te parle de moi,
Alors que ta mère suggère tes envies,
Moi je suis condamné à constater ta vie.
Puis viendra, solennel, le jour de ta naissance.
Je sentirai, en moi, l’étrange sénescence
Qui annihilera mes jeunes dualités
Cadrant mon avenir sur tes réalités.
© 12 03 1983 – Philippe Dutailly
Le miracle de la vie si bien conté. Et si joliment interprété.
Merci pour votre partage qui me fait découvrir par autrui la jouissance que peut avoir un père pour son enfant, couvé encore par sa matrice.
Merci Philippe 🌷