Le cite – Liva Soléa

Un instant de vie, une pause dans le temps — et voici qu’éclot un poème étincelant. Le cite offrira aux petits comme aux grands un exemple inattendu de bravoure et d’audace, avec plumes, panache, et un sens très personnel du danger.

Le cite

Sur l’asphalte, il s’est posé, en maître des lieux, il m’a fixé.
Sa muleta d’un rouge cuivré, posée sur son torse, brillait.
Nous étions dans le premier tercio. L’appel. Le silence.
Il m’a citée. Torse bombé. Regard d’arène. Défiance.
Mon regard sur lui s’est posé. Ils se sont croisés. Arrêt.
Un saut sur le côté. Ses yeux d’ébène à l’éclat de diamant me fixent.
Pas de danse inversée, plumes dans le vent, la muleta vibra.
L’instant est suspendu. Il se prépare à l’estocade.
Dans cette arène improvisée, nul spectateur n’était invité.
Le toréador incarné s’est envolé.
Son courage était immense, et sa témérité trop orgueilleuse.
Devant ma voiture à l’arrêt, le rouge-gorge a préféré se retirer.
Note d’auteur : À tous les petits qui osent défier l’immense : que votre courage soit vu, et votre sagesse célébrée.
Liva Soléa

Liva Soléa (2)

Je suis Liva Soléa.
Ce nom est un souffle, une vibration, une manière d’habiter le monde autrement.

La parole m’a été arrachée durant des décennies. Aujourd’hui, je la reprends, à ma manière.

J’écris pour effleurer ce qui ne se dit pas toujours. Pour approcher l’indicible, nommer les frôlements, les silences, les émotions fines. Les mots me servent à traduire ce qui ne s’explique pas, à faire ressentir ce que le langage trop crié finit par banaliser.

Quand on a beaucoup souffert, on découvre que la douleur ne se montre pas en éclats. Elle se murmure, elle se glisse dans les interstices. Et parfois, les mots trop usés ne suffisent plus. Alors j’essaie d’écrire autrement — loin des descriptions convenues, avec des mots qui respirent encore.

Je débute en poésie. Je ne suis aucun modèle. La vie m’a appris à tracer ma route hors des sentiers battus — par nécessité, par survie. Mon style ne suit pas toutes les règles, mais il suit mon souffle. J’apprendrai ce qui peut m’aider à mieux dire, sans jamais renoncer à ce qui me fait vibrer.

Ce que je vous offre, c’est un lien. Une invitation. Une maison ouverte où les mots ne s’imposent pas, mais invitent à respirer ensemble.

Mon blog : https://afleurdeconscience.blogspot.com/

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Jean-Marie Audrain
Membre
18 octobre 2025 12 h 42 min

Les mots m’en tombent en découvrant ce petit bijou pour les grands et petits yeux.
Cela pour ne pas répondre juste par un oh ! admiratif !

Gérard Lepoutre
18 octobre 2025 12 h 06 min

Bonjour Liva,

Très joli poème imagé. Le style, personnel, est vif. Les phrases sont brèves pour mieux souligner une action, pour mieux vivre un instant sensible et primordial, à la fois.

Tu nous décris “un paysage vivant”. Nous en sommes, comme toi, les témoins.

Je retiens notamment : “nul spectateur n’étant invité. Le toréador incarné s’est envolé.”
Belle “rupture !”

A nouveau, tout y est dans ce poème. De l’émotion…, de l’émotion !

Cordialement.
G.L.