Un instant de vie, une pause dans le temps — et voici qu’éclot un poème étincelant. Le cite offrira aux petits comme aux grands un exemple inattendu de bravoure et d’audace, avec plumes, panache, et un sens très personnel du danger.
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Le cite
Sur l’asphalte, il s’est posé, en maître des lieux, il m’a fixé.
Sa muleta d’un rouge cuivré, posée sur son torse, brillait.
Nous étions dans le premier tercio. L’appel. Le silence.
Il m’a citée. Torse bombé. Regard d’arène. Défiance.
Mon regard sur lui s’est posé. Ils se sont croisés. Arrêt.
Un saut sur le côté. Ses yeux d’ébène à l’éclat de diamant me fixent.
Pas de danse inversée, plumes dans le vent, la muleta vibra.
L’instant est suspendu. Il se prépare à l’estocade.
Dans cette arène improvisée, nul spectateur n’était invité.
Le toréador incarné s’est envolé.
Son courage était immense, et sa témérité trop orgueilleuse.
Devant ma voiture à l’arrêt, le rouge-gorge a préféré se retirer.
Le toréador incarné s’est envolé.
Son courage était immense, et sa témérité trop orgueilleuse.
Devant ma voiture à l’arrêt, le rouge-gorge a préféré se retirer.
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Note d’auteur : À tous les petits qui osent défier l’immense : que votre courage soit vu, et votre sagesse célébrée.
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Les mots m’en tombent en découvrant ce petit bijou pour les grands et petits yeux.
Cela pour ne pas répondre juste par un oh ! admiratif !
Bonjour Liva,
Très joli poème imagé. Le style, personnel, est vif. Les phrases sont brèves pour mieux souligner une action, pour mieux vivre un instant sensible et primordial, à la fois.
Tu nous décris “un paysage vivant”. Nous en sommes, comme toi, les témoins.
Je retiens notamment : “nul spectateur n’étant invité. Le toréador incarné s’est envolé.”
Belle “rupture !”
A nouveau, tout y est dans ce poème. De l’émotion…, de l’émotion !
Cordialement.
G.L.