L’amour perdu – Hervé Outil

L’amour perdu

Sur de longs cheveux noirs

Tombant sur de frêles épaules

Et reflétant ainsi discrètement

La cime d’arbres millénaires

D’où s’échappait une douce lumière:

Je me suis perdu.

Dans de grands yeux bleus

Emprunts encore de la clarté

De cette chaude ondine des Caraïbes,

Paraissant onduler aux effets de lumière,

Puis éclater de mille rubis,

Le soleil encore caressant la cime des arbres :

Je me suis noyé.

Sur sa peau si claire, si tendre,

A peine reflétant cette même lumière,

Mais se fondant à l’harmonie parfaite

De ce si leste et somptueux corps,

Bombant puis effilant ses muscles fins :

Je me suis retrouvé.

Sur son souvenir,

Qu’elle veut s’évader à jamais,

Préférant pour ma part l’attendre,

Elle, souhaitant m’imposer ce silence,

Celui d’une résignation sans prétention :

J’attends ; sans doute ce qui ne viendra plus,

Notre amour partagé à jamais.

Hervé Outil

Hervé Outil (24)

Né à Plancoët en Bretagne le 30 décembre 1960, Hervé Outil a obtenu une maîtrise de sociologie mention anthropologie, à l’université Paris 8.
D’abord postier au centre de tri de la gare Saint-Lazare pendant huit années, il devient ensuite instituteur puis professeur des écoles en Seine-Saint-Denis durant quinze ans. Il enseigne aujourd’hui et depuis dix ans, au Moule, en Guadeloupe.

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Jean-Marie Audrain
Membre
5 décembre 2020 19 h 22 min

Ne dit-on pas qu’un bien fait n’est jamais perdu? or quel meilleur bien que l’amour? Il est des silence plus féconds qu’un long discours. Il suffit de l’arroser de tels poèmes pas perdus pour tout le monde.