Contes de fées pour les jours amoureux
Une louve qui se rêve dans la nuit, preste et gracile, timide annonce de l’aube…
Vous êtes si louve que bois se répandent en songes, ces obscurs qui se taisent, ces cailloux qui s’épandent et s’éprennent sur le chemin de mes pensées.
Vous êtes au ciel l’horizon des cœurs, vous êtes à la mer le ressac du phare et la houle des jours ; Madame au fil des mots qui me viennent comme atours pour vêtir mon amour, apprenez encore que limites se détendent et limites se rejoignent dans la parure de la nuit.
Madame la nuit sied aux manants, elle sied aux passants des cœurs, vous, la timide, en prenez le sens des heures sous la tendresse de mes mots… alors il est si temps de partir, tôt de mourir et bonheur de renaître sous la caresse d’un soupir.
Je jouis de ces soleils lunaires, explosions de filaments dorés, couronnés à vos seins d’un rire de jardin, je jouis de ces dos délacés sous la houle des dentelles, de cette main seule qui se défait sous l’envie, et des lèvres brumes de soie s’entendant sans défense au barreau des habiles…
Habiles, dis-je, parfois un tremblement qui invite le chat des gorges à renouer pour la vie au verbe qui sourit, qui gémit et plus tard, mais sous le vent des heures de nuit, explose dans la chambre, jaune celle-ci, d’un jaune du bleu de l’aube, car voyez-vous ces teintes qui s’arabesquent et filent à l’horizon, quand le givre rosé est amer sous la peau, habiles donc et pourtant soufflées de désir, au firmament des joues rosies de plaisir.
Madame ma Louve, aux pattes veloutées sur la neige immaculée, grimée dans l’histoire rouge d’un chaperon affolé, Madame la Louve voilà la porte entrouverte, sur le jeune apprenti, ce rêveur des nuits, des jours, des infinis de bleues sur les couteaux de mer, encore cette écume qui me revient pour leitmotiv insistant, ces vagues au bruissement ardent comme tonnerre d’été, voyez la campagne déserte et le noir des cieux, tard le soir et bien avant le jour, Madame ma Louve, oui, je vous attends dans l’âtre de ces pensées pour y recouvrir de douceur les braises de mon cœur.
Et d’un conte, mais sans feu, mais de fée que vous êtes, mais de force qui se tait et de rouge qui se drape de noir, ce conte me revient, intrépide guerrier des nuits de votre corps et des jours de l’art du cœur, Ma Louve je vous en offre les fragments éparpillés, cet étonnant brique et broc de méli-mélo de pensées ivres de parler sur le libre du jour.
Et si lentement, fil sur l’eau, je glisse vers les ondes de votre attente, juste impatient de vous retrouver encore plus tendre et amoureuse de notre vie…
Magnifiquement écrit .