Ma soeur, heureux et pénible jour que ce jour où l’envoyé vient t’arracher de nos bras. Il a longtemps marché et sa marche fut celle d’un retour d’exil vers un pays qu’il n’a jamais connu. Mais nous autres, qui nous a mis sur une route que nous n’avions pas emprunté ? Un amour inconnu t’enlève non sans la bénédiction de nos coeurs. Or, bijoux, présents t’ont acheté. Quelle largesse pouvons-nous demander encore ? Du temps, encore, juste quelques jours pour que nous nous fortifions à l’idée de ton départ. Arrête-toi près de nous pour que ton ombre s’attache à nos pas. Mais il est trop tard, l’Histoire se presse, l’eau du puits a déjà désaltéré l’haleine fumante des chameaux. L’envoyé doit te ramener à son maître, loin de nous.
Ma soeur, heureux et pénible jour que ce jour où ta voix ne résonnera plus que comme un lointain écho mourant dans le désert. Je ne te verrai plus, ton destin te défait du sang qui coulait dans tes veines. Te voilà, l’élue du sort, sainte Rebecca et plus belle et douce que les colombes ravissantes, et moi, devenu perdant du coeur, je ne te parle plus comme un frère mais comme un jour troquant mes larmes amers contre un “multiplie” de gageur.
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Rebecca qui est aux cieux, doit être fière de son frère. Merci pour ce partage où le cœur s’exprime de façon sublime !