Article : “la vie sans élan” – Hervé Outil

 

 Rencontre avec Hervé Outil, auteur de « La vie sans élan »

Présentez-nous votre ouvrage ?
Mon livre est un recueil de poèmes. Il comprend trois parties bien distinctes.
La colère de dieu parle de la Bretagne mais aussi de la mort et de la perte de toute dignité humaine.
Amour perdu exprime l’incapacité à se comprendre. En effet, il s’agit à chaque fois d’amour afro-caribéen d’une sensualité extrême où rien ne s’inscrit dans la durée. Tout au contraire. Le poète finit d’ailleurs par s’y perdre et à sombrer dans la dépression. De la vie à la mort, c’est du Cioran quand il dit que chacun de nous « cherche à quitter la catastrophe de sa naissance ». Chaque acte conduit irrémédiablement à sa finalité : le décès. Ceux qui ont ici de grandes qualités finissent irrémédiablement par mourir. Mais il en est ainsi pour chacun d’entre nous.
Ça se termine par l’anniversaire d’un enfant disparu pour toujours aux yeux du narrateur puis maman qui donne naissance à un futur être humain. Il se réincarnera en autre chose et à nouveau s’évanouira.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?
J’ai écrit cet ouvrage comme une espèce de purgation pour moi-même. Ça a été un élixir de jouvence qui m’a aidé à vivre à l’opposé de ce qu’il décrit. Il m’a même aidé à trouver ma voie. Mais était-ce vraiment ce que je cherchais ? Avais-je d’ailleurs vraiment un but en dehors de celui de me perdre, d’oublier que rien ne fonctionnait dans ma vie. Je n’avais alors aucun équilibre et cela devait se ressentir car on me fuyait plutôt que de m’approcher. Ceci a donc servi à me stabiliser puis à trouver l’âme sœur avec qui je suis encore aujourd’hui mais il a fallu du temps et beaucoup de patience.

A quel lecteur s’adresse votre ouvrage ?
Ce livre s’adresse à ceux qui comme moi étaient perdus dans les méandres de leur existence dissolue. Certains qui ne voient aucun intérêt à vivre pleinement leurs passions parce qu’ils n’ont pas compris qui ils étaient et ne peuvent donc pas trouver quelqu’un avec qui partager un bonheur entier. Il appelle aussi tous les amoureux de la vie qui pensent qu’il est toujours possible de construire un soi stable et durable.

Quel message avez-vous voulu transmettre à travers ce livre ?
Le message principal est justement de ne jamais perdre espoir. Les rites initiatiques et de passage dans la vie sont divers et nombreux. On est confronté à beaucoup d’épreuves et le malheur surpasse très souvent le bonheur. Mais ce qu’on considère comme la calamité absolue n’est en définitive qu’une affliction de plus dans la longue traversée du désert auquel on est tous confrontés sans exceptions. Les moments d’eudémonisme sont succincts. Ce qui compte c’est notre liberté d’esprit, notre admission à la vie.

Où puisez-vous votre inspiration ?
Mon inspiration a été puisée dans les obstacles auquel j’ai été confronté et qui me semblaient insurmontables parce qu’ils se répétaient sans jamais se résoudre. Mais aussi dans les lectures divergentes qui m’ont inspiré, dans mes discussions avec les autres et dans mes études universitaires sur les différences culturelles (ethnologie).

Quels sont vos projets d’écriture pour l’avenir ?
Mes projets d’écriture en poésie sont des poèmes sur les caraïbes en vers mais aussi d’autres en prose. Je veux aussi en inventer des irréguliers, des originaux mais équilibrés et qui intègrent en eux une mélodie car pour moi la poésie est tout d’abord une musique (muse), un rythme et des sonorités. Tout ce qui est instable en ce domaine n’est pas bon.

Un dernier mot pour les lecteurs ?
Le lecteur doit savoir qu’à mon goût la poésie est une symphonie qu’on écoute confortablement installé dans un fauteuil. On se laisse imprégner par les mots, leur sonorité, leur déliquescence ou la fluidité d’ensemble doit être parfaite. On doit sortir d’une lecture de poésie comme après une méditation : calme, serein et heureux ou totalement bouleversé mais satisfait malgré tout.

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Hervé Outil

Hervé Outil (24)

Né à Plancoët en Bretagne le 30 décembre 1960, Hervé Outil a obtenu une maîtrise de sociologie mention anthropologie, à l’université Paris 8.
D’abord postier au centre de tri de la gare Saint-Lazare pendant huit années, il devient ensuite instituteur puis professeur des écoles en Seine-Saint-Denis durant quinze ans. Il enseigne aujourd’hui et depuis dix ans, au Moule, en Guadeloupe.

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