Petite fable affable, Cycle pyrénéen
Au bord d’un ravin pierreux et précipiteux,
Ne connaissant que temps pluvieux et venteux,
Tracasseux à l’extrême, une dame marmotte
Vivait petitement. Or cette rase-motte
Adorait qu’on la flatte et se parait de vertus,
Et abhorrait qu’on la critique : être battue
Ne lui ferait pas plus mal à l’orgueil, vois-tu !
Sachant trop bien ses failles et ses tares,
Notre amie s’était condamnée à ce tartare
Dans ce pays où se défeuille le moindre arbrisseau,
De peur d’être la risée des moqueurs, des sots,
Qui pullulent prou dans le monde des bêtes :
Nul n’y est à l’abri des lazzis des gens d’herbette,
Quolibets poussant plus vite, hélas, que courbettes.
Masquer insuffisances, imperfections,
Voire se cacher de sa propre Nation,
Telle était la la marotte de notre marmotte.
Qui était donc l’objet de rumeurs idiotes
Et de grasses moqueries où le supposé
Le disputait à l’imaginé. On osait
Même lui voir la face un peu couperosée !
L’apprenant la belle se terra plus encore
Inclinant moins à l’action, cette pécore
Qu’aux lamentations : dans ce prédicament
Il n’est, je le crains, de pire médicament :
On déparla plus autour de son monticule.
Travers et défauts sont toujours moins ridicules
Que le soin pris à les masquer aux vermicules !
© Christian Satgé – février 2019
Très belle fable Christian selon mon avis tout reste relatif et la réalité des choses on ne peut pas la juger selon notre subjectivité j’ai adoré ma lecture, les mots sont tissés magnifiquement bien dans des vocabulaires bien recherchées. bravo
Mes amitiés
Fattoum.
Merci Fattoum pour votre fidèle lecture. Au plaisir de vous lire…
Oui surtout le cacher sinon c’est la mort..
ou afficher et s’en fiche..
A voir..
bravo encore une fois, vous êtes le roi dans cette discipline.
Anne
Oh tout au plus, suis-je au pays des fabulistes un petit prince… sans rire. Merci pour votre aimable passage et votre adorable commentaire qui me flatte plus que hue ne saurais le dire. Au plaisir de vous lire…