Je me vois en poème – David Frenkel

Sous l’illuminée fantaisie,

Mon infortune s’arrache

A  la lourde pesanteur

M’accablant de fleurs obscurs

Puant le désespoir ;

Je me vois habillé d’un halo

Illuminer le poids

D’un présent accablant ;

Les rayons de mon halo

Soulèvent l’appesantissement

D’une boule de peine

Qui écrase mon ciel.

A la belle extravagance,

Je m’extrais du chagrin

Plein de relents mortuaires

S’exhalant du corps bien aimé

Rappelant ma solitude.

Je me vois plonger les pieds

Dans le plaisir absurde

Des flaques d’eau qui giclent

Le frais éclaboussement

Décollant la tristesse

D’une humeur dépressive

Qui embrume les yeux.

Sur ma créativité,

S’évanouit la monotonie

Des journées sans saveur

S’alignant en succession

De bornes uniformes.

Je me vois en poème

Embellir les heures blanches

De semences verbales ;

Les phrases engendrées

Recouvrent les grisailles

De maintes platitudes

S’enfilant sur le temps qui passe.

 

David Frenkel

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David Frenkel

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Je me suis un jour juré de faire cohabiter sur une feuille blanche le verbe et son sujet. Le sujet se rebiffe souvent lorsque le verbe brasse du vent. Vers l’âge de cinquante-six ans, ma plume trépigna d’impatience, elle désirait voir si les deux, après entente et plus, enfanteraient en direct et en toutes circonstances un complément. Je la pris par la main et la promenai le long de mes pages, et en rebroussant souvent chemin. Le front en sueur, elle aperçut après des heures de marche le nouveau-né, la prose d’un écrivain que la vie avait malmené.

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