La femme parchemin – Monique Morro

Elle se consume

De l’Amour lent

Des êtres sans histoire

Sur elle on a écrit

Près d’elle on s’est couché

Sans elle on a souffert

Des maux de l’habitude

Et du miroir qui projette

Implacable des larmes

De farce cruelle

Elle restait silencieuse effacée

Bienveillante

N’ayant de cesse de vous aimer

Attentive à la ride naissante

Sur votre front, aux contours de votre

Bouche amère, qu’elle caressait

D’un geste jamais las

Pour vous elle était ombre,

Ombre d’elle, ombre de vous

Et sa vie elle l’oubliait au fil

D’un regard, d’une caresse,

D’un baiser

Elle avait compris ce que vous

Etiez mais plus encore ce que vous

Rêviez d’être

Et tous les soirs, en pensant à votre mal de vivre

Coiffant ses cheveux d’or, devant sa fenêtre

Ouverte, la Pomme lui apparaissait

Toujours plus rouge, toujours plus

Charnelle, et avec ce fruit

Le fantôme effrayant du possible

*—–*—–*

Extrait du recueil “Brouillard de mots” de Monique MORRO. Pour plus d’information, rendez-vous sur: www.edilivre.com/doc/596256

Brouillard de mots - Monique Morro

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