L’encre
Ce sang bleu qui jaillit de mes doigts
Ce sang plus bleu que mes artères
Ce sang plus bleu que les yeux de la fée de gaze
Que les yeux de la fée de gaze pourtant si bleus
L’encre
Ce sourire complice de ma volonté
Et ma main inlassable
Ma main qui bâtit tant et tant de mystères
Pour consoler mes pauvres yeux
L’encre
Et la paresse du stylo
Quand l’extase revient frapper à ma porte
Et que j’aimerais bien être seul un moment
Que j’aimerais bien somnoler un moment
Que j’aimerais bien n’être pas un moment
L’encre
Mystère du combat du langage et de l’infini
Mystère du fleuve qui s’écoule au hasard de l’intuition poétique
Au hasard du mystère
Mystère de l’éclat des mots
Mystère allez savoir pourquoi
L’encre
Et cette maladie étrange
Et cette transmission de mon âme
A je ne sais quelle force démoniaque
A je ne sais quel azur impitoyable
L’encre
Et mon rêve à la fin de me noyer en elle
Et mon rêve tout au moins de jeter l’ancre
Et mon rêve de te trouver
Toi que je cherche sans savoir qui tu es
Idéal amante ami crime mort beuverie
Que sais-je moi
(Ecrit en 1967)
Beau et émouvant poème bravo Raymond
Mes amitiés
Fattoum.