Nos deux mamans (celle de mon épouse et la mienne) sont en Ehpad à des âges avancés (96 et 102 ans respectivement).
Ces fins de vie sont difficiles à vivre, pour elles comme pour nous, avec non seulement le déclin physique mais aussi celui de l’esprit, avec comme toujours de hauts des bas qui nous font faire le yoyo à l’âme.
Vous trouverez ici le texte qui en soi est un poème. Mais j’ai également fait une musique pour la transformer en chanson. Mon épouse refuse de l’écouter…
En fait, bien que ce soi moi qui l’ait faite, chaque fois que je l’écoute, ça me plombe le moral …
Pour ceux qui ont un intérêt pour la musique, c’est un 6/8 en Mi majeur à 92bpm. Je l’ai mixé avec Logic Pro (Mac osx)
Chaque jour, je me lève un peu par habitude,
Dans une routine pleine de lassitude.
Vivre encore une journée comme celle d’hier
Au printemps, en été, en automne, en hiver.
A midi, c’est l’appel de tous les pensionnaires,
Marchant telles des chenilles processionnaires,
Poussant cahin-caha leurs déambulateurs
Pour aller déjeuner toujours à la même heure.
Celle-ci reste concentrée sur son assiette.
Celui-là tente de maîtriser sa fourchette,
Tremblant plus ou moins au dessus de sa serviette,
Eparpillant partout sur la table des miettes
Les enfants ont vidé et vendu ma maison.
Je n’ai plus qu’une chambre comme une prison.
Alors tout doucement je vieillis sans rien dire,
Chaque jour plus flétrie, attendant de mourir.
Alors que même la lumière devient fade,
Au temps tombant goutte à goutte dans mon Ehpad
J’attends… Mais en fait, je n’attends même plus rien.
Je ne sais même plus ce que c’est que “demain”.
Alors que même la lumière devient fade,
Au temps tombant goutte à goutte dans mon Ehpad
J’attends… Mais en fait, je n’attends même plus rien.
Je ne sais même plus ce que c’est que “demain”.
Vous pouvez écouter la chanson tirée de ce texte en utilisant le player ci-dessous :
Touché plein coeur par tes mots et par ta chanson ! Quels talents jumélés !
Michel, votre chanson est la triste réalité, malheureusement.