Les lignes tracées dans mes mains
Ont dès ma venue sur terre tracé mon destin
Née orpheline, j’allais vers un avenir incertain
Quelle destinée m’était réservée en vain.
Arrivée dans la plus belle saison au printemps
Époque où fleurissent les lilas blancs
J’avais dû lutter pour survivre
Pesant à peine cinq livres.
Deux saisons ont suivi, puis la déclaration de la Grande guerre
J’avais à peine un an quand j’ai dû fuir dans les bras de grand-mère.
Puis les mois les années ont passés où j’ai grandi assez tranquille
Avec des parents, sœur et frère en famille.
L’adolescence période de l’insouciance
Sorties au cinéma ,rencontre d’un troubadour
Suivie d’un mariage de jeunesse et d’amour
Naissance de nos enfants avec à profit l’expérience.
De passion dans une union familiale, géniale
Et là nos petits sont devenus à leur tour des parents
Ont fondé leur propre couvée, leur propre clan
Soudain, entre en scène ma maladie AVC et hôpital.
Rentrée chez moi, mon époux neurasthénique a sombré
Ayant perdu son piler, il m’a littéralement abandonnée
C’est alors que j’ai vécu la violence conjugale
Pour moi cela fût abominable, j’ai reçu le coup fatal
Les ans sont passés tant bien que mal, je me suis retrouvée
Le destin veille au grain à son tour, douze ans plus tard
Faisant un AVC, dépendant d’autrui, il a perdu tout pouvoir
C’est là, que nos enfants ont choisi leur père et m’ont oubliée
Ma vie, je l’ai sacrifiée , accablée par les souffrances
J’ai préféré m’éloigner, et prendre de la distance
Quitter ma patrie où je suis née écorchée vive dès la naissance
Alors rien à regretter lorsque j’entends au téléphone avec aisance
Mon fils cadet qui de France me dit pardon maman
Je t’ai zappée , voilà la récompense de les avoir trop aimés
J’ai besoin de respect, d’amour et de paix, à présent
Finir ma vie d’écorchée vive pour être moi et me révéler.
Texte de Colette Guinard
Colette, je viens de lire votre poème et j’ai envie de pleurer. Je ne sais pas quoi vous dire devant tous ces mots, toutes ces phrases. De mon côté, je vais en ajouter une, plus personnelle : je suis heureuse de vous avoir comme amie. Je vous embrasse affectueusement.
Je n’ai pas de mots Colette, je suis bouleversé…
Dur chemin de vie que vous avez choisi là. C’est donc de tout cela que vous retirez une telle force