Ecorchée Vive – Colette Guinard

Les lignes tracées dans mes mains
Ont dès ma venue sur terre tracé mon destin
Née orpheline, j’allais vers un avenir incertain
Quelle destinée m’était réservée en vain.

Arrivée dans la plus belle saison au printemps
Époque où fleurissent les lilas blancs
J’avais dû lutter pour survivre
Pesant à peine cinq livres.

Deux saisons ont suivi, puis la déclaration de la Grande guerre
J’avais à peine un an quand j’ai dû fuir dans les bras de grand-mère.
Puis les mois les années ont passés où j’ai grandi assez tranquille
Avec des parents, sœur et frère en famille.

L’adolescence période de l’insouciance
Sorties au cinéma ,rencontre d’un troubadour
Suivie d’un mariage de jeunesse et d’amour
Naissance de nos enfants avec à profit l’expérience.

De passion dans une union familiale, géniale
Et là nos petits sont devenus à leur tour des parents
Ont fondé leur propre couvée, leur propre clan
Soudain, entre en scène ma maladie AVC et hôpital.

Rentrée chez moi, mon époux neurasthénique a sombré
Ayant perdu son piler, il m’a littéralement abandonnée
C’est alors que j’ai vécu la violence conjugale
Pour moi cela fût abominable, j’ai reçu le coup fatal

Les ans sont passés tant bien que mal, je me suis retrouvée
Le destin veille au grain à son tour, douze ans plus tard
Faisant un AVC, dépendant d’autrui, il a perdu tout pouvoir
C’est là, que nos enfants ont choisi leur père et m’ont oubliée

Ma vie, je l’ai sacrifiée , accablée par les souffrances
J’ai préféré m’éloigner, et prendre de la distance
Quitter ma patrie où je suis née écorchée vive dès la naissance
Alors rien à regretter lorsque j’entends au téléphone avec aisance

Mon fils cadet qui de France me dit pardon maman
Je t’ai zappée , voilà la récompense de les avoir trop aimés
J’ai besoin de respect, d’amour et de paix, à présent
Finir ma vie d’écorchée vive pour être moi et me révéler.

Texte de Colette Guinard

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Colette Guinard

Colette Guinard (884)

Je suis mariée à Jean depuis 63 ans ,nous nous sommes connus gamins 14 et 17 ans , nous nous aimions d’un amour idyllique qui avait enrichi ma vie et m’avait donné des ailes ,de l’inspiration pour la peinture, la sculpture, la poésie , je suis en fauteuil roulant depuis un
A V C, datant de 2007, Jean m'a totalement abandonnée à ce moment là, après une forte dépression.
Jusqu'ici, je vivais dans une résidence seniors afin d’être proche de mon époux qui lui, est en face dans un Ehpad depuis 3 ans,en fauteuil roulant lui aussi, ayant fait un très grave A V C, il a perdu toute son autonomie mais garde intact son intellect ce qui nous permettait de vivre quelques bons souvenirs ensemble, lui ayant accordé mon pardon , sur ces années perdues depuis mon A V C !
Mais là j'ai besoin d'espace, alors, je vais rejoindre mon fils cadet Laurent afin de vivre définitivement à ses cotés au Maroc, quant à mes enfants d'ici et mon époux je les contacterai à la webcam

Nos quatre enfants nous ont donné une grande famille .Malgré un chemin difficile, rien ne vaut la vie, elle mérite d’être vécue

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7 Commentaires
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Odile Stonham
Membre
12 octobre 2022 10 h 46 min

Colette, je viens de lire votre poème et j’ai envie de pleurer. Je ne sais pas quoi vous dire devant tous ces mots, toutes ces phrases. De mon côté, je vais en ajouter une, plus personnelle : je suis heureuse de vous avoir comme amie. Je vous embrasse affectueusement.

Plume de Poète
Administrateur
12 octobre 2022 9 h 12 min

Je n’ai pas de mots Colette, je suis bouleversé…

Hélène Lebougault
Membre
12 octobre 2022 9 h 06 min

Dur chemin de vie que vous avez choisi là. C’est donc de tout cela que vous retirez une telle force