J’aimerai tant pouvoir ne donner que de l’amour,
Effacer sa haine, la violence des coups,
Transformer en caresses les ires de ce fou,
Espérant que tout cela s’en irait un beau jour.
Chaque jour j’ai tant cru en cet homme sur parole,
Bu ses mots, ses valeurs et toute sa gaudriole,
J’ai pardonné d’avance ses méfaits de demain,
Loué tout son être entier, son esprit comme un saint.
Je l’ai cru protecteur, il était si destructeur.
Je l’ai cru si aimant, il n’était que violent.
Je l’ai voulu si sincère, il n’était que vipère,
Je l’ai hissé en Dieu, il n’était même pas pieu.
Nous aurait-il aimé rien qu’un seul jour, juste un peu ?
Oubliant cette colère et éteignant ce feu,
Greffant dans nos bas ventres ces nœuds si douloureux,
Ce pompier pyromane pour qui c’était un jeu.
Aurait-il eu des regrets pour ce qu’il nous a fait ?
Va-t-il daigner nous laisser en paix nous reconstruire ?
Est-il programmé pour encore plus nous détruire ?
Comment lui pardonner et en faire l’imparfait ?
« Laisse-nous, va hanter grandement plus fort que toi !
Laisse les « faibles » rebâtir un peu de leur Moi !
De grâce, aies pitié, efface toi pour une fois!
Aide-nous, reconnais tes méfaits juste une fois ! »
On est vingt ans après et je ferme mes deux yeux,
Je prie tant pour mon âme, et pour être encore mieux,
Je crains qu’il ne revienne me torturer encore,
Qu’il sorte de sa tombe en apportant la mort.
On est vingt ans après et je supplie chaque jour,
De guider mes enfants, leur apporter de l’amour,
Je remercie mes anges de veiller bien sur eux,
Leur donner plus de confiance et les rendre heureux.
J’ai peur d’être un mauvais et que mes démons m’emportent,
Qu’un jour sans crier gare, il frappe à ma porte,
Que je ne lui ouvre pas, qu’il fasse demi-tour,
J’ai peur d’être inapte, anesthésié pour toujours.
J’ai peur de dehors, des lumières et de ce monde,
Comme un gosse de six ans, j’ai peur que l’on me gronde,
J’ai si peur que dans la nuit, il sorte d’outre-tombe,
Comme un gosse de six ans qui évite les bombes,
J’ai si peur d’être un méchant à qui la faute incombe,
Comme un gosse de six ans que les angoisses plombent.
Là, je perds mes repères, je deviens agnostique,
Perdu dans les limbes de son narcisse trophique,
Je cherche cette lumière et mon Souffle cosmique :
Je suis en désintox de tout son amour toxique.
(c) Alain Connut
15/12/2023
Sur le texte, c’est plutôt assez bien vu, étonnant que cela vienne sous la plume d’un homme, et cela semble d’ailleurs concerner un couple d’hommes.
Sur la forme, la versification est pas mal bousculée : des paragraphes en abba puis en aabb, puis en rien du tout si ce n’est entre les hémistiches, puis aaaa, abba, aaaa, 3 fois aabb et pouf, un paragraphe de 6 vers.
En terme de métrique, c’est assez aléatoire, et la plupart de temps les vers n’ont pas la même métrique dans un même paragraphe
Au bout du compte, le texte est joli, mais quand même, je me suis accroché plusieurs fois car en me le sous vocalisant.
Je sais, je suis déformé “chanson”, mais quand même … Je pense que l’on peut ne pas respecter la prosodie, mais la respecter à moitié, cela ne fait pas propre …