Ce texte philosophique va tenter de vous conduire sur la scène d’un épisode véridique de la vie de celui qu’on appelait le Philosophe, j’ai nommé Aristote. Asseyons-nous donc sur l’un des bancs de pierre de l’Agora d’Athènes.
Le maître se faisait âgé, mais tous avaient honoré de leur présence sa mystérieuse invitation.
Le ton de la missive personnalisée tenait réellement de la convocation. Le célébrissime penseur avait voulu rassembler tous ceux qui le fréquentaient depuis la création de son Lycée et qu’il appelait, à présent, ses amis.
Aujourd’hui, à l’Agora, les esprits étaient en alerte :
le grand Aristote lui-même devait leur faire la révélation de sa vie !
Chacun s’était paré de sa toge la plus luxueuse par respect pour l’auteur des meilleurs traités de physique, de métaphysique, de biologie ou de morale.
D’aucuns émettaient déjà des hypothèses sur la teneur de ce coup d’éclat annoncé.
Le Philosophe n’avait-il pas déjà bouleversé la conception de l’univers ?
Pour certains, les investigations de ce cerveau hors normes pouvaient même constituer une menace.
Lorsque Aristote fit son apparition, simplement drapé de blanc, le silence s’imposa.
De son regard sagace, il fixa chaque place par une lente rotation de la tête qui parut interminable.
Enfin, de sa voix magistrale, l’orateur apostropha :
“ Mes amis… ”, puis, avec une émotion non masquée, il reprit :
“ Mes amis, la vérité que je dois vous révéler me pèse infiniment… mais elle a le mérite d’être brève.
Mes amis, oui, mes amis… il n’y a pas d’amis ! ”.
Le Philosophe quitta aussitôt l’estrade de porphyre et disparut alors que, de toute part, naissait un sourd grondement et que les faces se décomposaient.*
Ne voyez-vous pas en Aristote comme le prophète de nos réseaux sociaux, qui sont comme notre nouvelle agora mondialiste ?
On se flatte d’y compter des centaines”d’amis”. Certains se croient même amants puisqu’ils vous likent, ils vous aiment à grands coups de clics sur votre cœur iconique.
Ironique ce cœur me répondrez-vous.
Laissez passer quelques années et mettez tous ces « amis » sur les deux plateaux de la balance. Que pèsent ceux qui sont restés à votre écoute quand vous avez traversé un coup dur, quand votre santé ou vos finances les ont appelés à l’aide ? Sûrement un poids plume asymptotique au néant.
On nomme, en anglais, ces présupposé amis des followers ». J’aime claironner ici et là que mieux vaut un vrai lover que dix faux…
N’avons-nous pas envie de dire sur notre story la même chose qu’Aristote :
« Mes amis, oui, mes nombreux amis du net… il n’y a pas d’amis ! ».
C’est alors seulement qu’amitié et vérité se rencontreront. A follower faux semblant et faux amis.
*Cet épisode lui valu d’être interdit de lecture jusqu’à aujourd’hui dans plusieurs Lycées juifs restés fidèles à Maïmonide qui prononça l’anathème contre Aristote en découvrant cette révélation.
En vidéo ici :
https://www.youtube.com/watch?v=s9xkmr1SaVE
L Amitié effectivement cela existe…elle se construit….pour moi elle est tellement belle…
Cette courte révélation peut en effet surprendre de la part de l’auteur de « l’Éthique à Nicomaque » …
Béatrice Faugeron nous dit :
On le sait ça. On fait avec. Une vraie amitié est rare. Le plus dur c’est quand on y croit et que l’ami” dont on était sûr vous trahi.
Alors, comme toi, j’ai plein d’amis que je perdrai sans remords si je ne les intéresse plus.
Je ne penses pas que les amis se trouvent sur FB. Ça va, ça vient. J’y ai bien 2 amis mais seront ils là si un jour…
Bref, le virtuel reste du virtuel
Aristote. Grand philosophe. Merci de ces informations sur lui. Bon Jeudi à toi. Bisous du coeur. Maud.
J’ai déjà répondu mais je complèterais avec le fait que chhacun trouve dans l’amitié ce que lui même y apporte qu’elle soit réelle ou virtuelle. J’ai de merveilleux amis que je n’ai jamais pu rencontrer du fait de la distance mais à qui j’ai déjà parlé ou/et vu en visio.
Sûrement vrai mais tout dépend comment on développe ces amitiés virtuelles 😉