Clichés d’automne
L’aube, comme des larmes à l’été qui se meurt,
Étale son crachin comme ferait un semeur
Qui couvrirait de pleurs cette forêt atone
En annonçant, ému, le retour de l’automne.
Les bois deviennent chauves et leurs beaux feuillages
S’envolent dans les airs, en un dernier voyage,
Où ils vont, tourbillonnant, au gré des vents portants,
Vers la mort et l’humus qui fera le printemps.
Les feuilles ont les teintes du primitivisme,
Elles ont les couleurs absolues du fauvisme,
Et cette pureté et ces formes signalent
Que le peintre plagie cette saison géniale.
L’automne ressemble aux ruines d’un château fort
Que le temps a rongé par des siècles d’efforts
Mais les lierres feuillus, serpentant ses parois,
Tressent une couronne à l’été qui fut roi.
19 12 1988
Philippe Dutailly
Merci énormément pour ce partage ! J’ai beaucoup aimé la dernière strophe où la comparaison est géniale !
Merci encore !