C’est un petit muret- Arnaud Mattei

C’est un petit muret               

Aux pierres blanches,

Blanches comme l’absence,              

Blanches comme les nuages de pluie,                      

Blanches comme les affres de la mort au seuil de la vie,                

Blanches comme ces paroles jamais prononcées,               

Blanches ces gestes que nous n’avons jamais osés, 

Blanches comme les roses au pétale bouquet.

 

Comme les murmures au vent d’un nous désuet,     

Comme un visage ridé par le poids des années,      

Comme un soleil éteint, après avoir brillé,

Comme le froid de l’été dans un ciel d’hiver,

Le temps est assassin, il danse avec l’oubli.

 

Sur l’océan au parfum d’écume des amours passés,

Voyage sans retour vers l’incertain de l’enfance,     

Vogue vers l’horizon d’un infini sans reflet. 

 

Sur la route inexorable des prières chapelets,          

Deux amants dans l’immensité réunis,        

Deux prénoms enlacés pour l’éternité,                     

Gravés en souvenir de ce qui fut,                 

De ce qui n’a jamais été,       

Dis te souviens-tu du soleil, de la pluie ?                 

Dis te souviens-tu de nos espoirs, de nos envies ?              

L’avenir est bien sombre, il emporte nos secrets.

 

Les mots sont les ronces posées sur les regrets,      

Ils sont la froideur d’un départ sans retour,  

Ils sont Abélard et Juliette, Roméo et Héloïse,        

Ils sont ce qui ne peut être et ne sera pas.    

 

La tendresse éphémère des matins printemps,        

A l’aube de ta vieillesse qui se souvient,      

Retrouve l’hier et le demain d’un passé saveur,       

Sur les pierres sans cœur de l’antique muret.     

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Arnaud Mattei

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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3 Commentaires
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Nabil Khennous
Membre
19 mars 2025 22 h 13 min

C’est une très jolie promenade sur le chemin du temps à l’ombre du petit muret aux blanches pierres. J’y ai vu beaucoup de soleil en le parcourant. Merci

Plume de Poète
Administrateur
19 août 2024 18 h 43 min

Magnifique !…merci Arnaud