C’est un petit muret
Aux pierres blanches,
Blanches comme l’absence,
Blanches comme les nuages de pluie,
Blanches comme les affres de la mort au seuil de la vie,
Blanches comme ces paroles jamais prononcées,
Blanches ces gestes que nous n’avons jamais osés,
Blanches comme les roses au pétale bouquet.
Comme les murmures au vent d’un nous désuet,
Comme un visage ridé par le poids des années,
Comme un soleil éteint, après avoir brillé,
Comme le froid de l’été dans un ciel d’hiver,
Le temps est assassin, il danse avec l’oubli.
Sur l’océan au parfum d’écume des amours passés,
Voyage sans retour vers l’incertain de l’enfance,
Vogue vers l’horizon d’un infini sans reflet.
Sur la route inexorable des prières chapelets,
Deux amants dans l’immensité réunis,
Deux prénoms enlacés pour l’éternité,
Gravés en souvenir de ce qui fut,
De ce qui n’a jamais été,
Dis te souviens-tu du soleil, de la pluie ?
Dis te souviens-tu de nos espoirs, de nos envies ?
L’avenir est bien sombre, il emporte nos secrets.
Les mots sont les ronces posées sur les regrets,
Ils sont la froideur d’un départ sans retour,
Ils sont Abélard et Juliette, Roméo et Héloïse,
Ils sont ce qui ne peut être et ne sera pas.
La tendresse éphémère des matins printemps,
A l’aube de ta vieillesse qui se souvient,
Retrouve l’hier et le demain d’un passé saveur,
Sur les pierres sans cœur de l’antique muret.
C’est une très jolie promenade sur le chemin du temps à l’ombre du petit muret aux blanches pierres. J’y ai vu beaucoup de soleil en le parcourant. Merci
Magnifique !…merci Arnaud