Cabaret des muses – Thierry Paul Valette

Quand l’hiver sera enfin passé,
Je veux que tu viennes déposer
Aux pieds de ma chaumière,
Un joli bouquet de bruyères.

Avant que le printemps chantonne,
Que les hirondelles fanfaronnent,
De ma plus belle mousseline,
Aux tendres couleurs d’aubépines,

Je me serai dignement revêtue.
Je resterai belle ainsi étendue
Sur mon lit de soie et de chêne
Aux encens de sève et d’ébène.

Quand l’hiver sera enfin passé,
Je veux que tu viennes écouter,
Tout près de moi, sur une chaise
Cette éternelle balade irlandaise.

Les dernières bougies de cristal
Éclaireront mon linceul de gitane
Comme une vielle et folle soutane
Qu’Aloïs rendait comportemental

Je deviendrai la chanteuse de minuit
Qui s’envole au cabaret des muses
Cette mémoire qui hante les rues
Au son des vielles cornemuses

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