Cette pathologie est surtout connue pour son incidence sur le psychologique, mais on ignore qu’elle peut également toucher le spirituel. De même que dans le mental on peut être soit acteur soit spectateur de cette bipolarité, il en va de même au niveau spirituel.
On parle plus souvent de contre témoignage quand cette bipolarité oppose les croyances et les pratiques. A titre d’exemple, parlons de Sylvie, membre actif de son église locale. Un samedi matin, vers 8h30, Marie-Christine, une amie commune l’appelle lui demandant de la conduire à la fourrière car son auto y aurait été emmenée à la demande des éboueurs qu’elle gênait. Réponse immédiate de Sylvie : « Absolument impossible, c’est le jour de la marche pour Jésus ». J’appelle Sylvie lui rappelant que cette marche aurait lieu l’après-midi, et celle-ci me répond « Justement je ne peux pas tout faire, je donne déjà mon après-midi à Jésus alors… ». Sylvie faisait
partie de ces personnes qui détournaient la tête quand elle croisait un mendiant sur le côté de trottoir, se disant et me disant qu’elle était déjà « en règle », « quitte », ayant déjà donné la dime à son pasteur et expédié un chèque à l’armée du salut. Pareillement, quand j’ai envoyé une info sur le massacre imminent des chrétiens d’Orient sur un groupe de prière en ligne, l’un des membres m’a demandé d’effacer cette alerte car on ne devait que copier-coller des prières sur ce
groupe de partage. Voilà pour la bipolarité dont nous sommes acteurs. Sœurs et frères, mourez tranquilles, nous prierons pour tous les martyres.
On se croirait dans la chanson Le bohémien de Leny Escudero : « Il va mourir le bohémien mais, citoyens, dormez tranquilles, sa mort n’est pas sur le chemin du centre-ville ».
Tout comme pour le mental, il existe, dans le domaine spirituel, une bipolarité passive, celle dont nous pouvons être victime à notre insu. Cela nous renvoie à nos deux sources qui se trouvent en notre tréfonds. Il peut y avoir des relations d’aimantation, la bipolarité en étant un exemple. On dit, et cela est vrai, que la seule façon de combattre le mal, c’est de répandre le bien. En nous, cela supposerait une polarité répulsive de nos deux canaux, de nos deux sources, la bonne tarirait la mauvaise. Ce n’est pas toujours le cas. De sérieux témoignages attestent, par exemple, que des personnes qui récitent leur chapelet à longueur de journée croyant ainsi faire fuir le diable peuvent l’attirer pour deux raisons : affaiblissement du mental et perte de vigilance, de discernement. Ces gens nomment le diable Le Malin, mais se croient plus malins que lui. Un canal peut donc aimanter l’autre en le repoussant ou en l’attirant. Ce n’est pas nous qui réglons la polarité de l’aimantation. On conseillait et on conseille encore de choisir un bon père ou accompagnateur spirituel. Sa mission consiste, entre autres, à nous apprendre à garder la juste mesure en toute chose. Point de salut dans l’abus.
Cette bipolarité spirituelle ne peut-être décelée que par l’entourage, non par la personne qui en est victime. Sa parade, redisons-le, demeure dans la vigilance et le discernement qui sont garants de l’équilibre de notre balance intérieure. Sur un plateau, tout le bien que nous voudrions faire, sur l’autre tout le mal que nous pourrions également accomplir sans le chercher, entre les deux, le fléau de la liberté avec à sa racine le terreau de nos travers : l’orgueil, que l’on pourrait nommer péché originel.
La bipolarité sera-t-elle le fléau du siècle ?
Serait-elle le nouveau nom de la tartufferie ?
Comme déjà évoqué nous sommes tous bipolaire et ce n’est certainement pas un accompagnateur spirituel ou pas, ou toute autre personne qui règlera le problème à la base, puisque c’est inné chez l’être humain et en fonction du niveau…faut il encore s’en rendre compte…