Après la pluie,… le gros temps ! – Christian Satgé

 

Petite fable affable

 

“À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !”

Pensait un ver viril, après une nuit noire

Où s’abattit la pluie, lui noyant son chez lui.

Il doit, et au plus vite, après la cour qui luit

Se trouver un chez-soi. Allez m’en croire :

Il s’en va ventre à terre, après la haie de buis !


Il épouse un sol cuit transformé en baignoire,

Évite becs, griffes, pneus, pieds allant au puits,…

“À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !”

Disant son vers viril, le lombric, dérisoire,

Trémousse cul et col, glisse sur ses appuis, 

 Se traîne encor méshui, rampe comme l’on fuit,…

 

De ses efforts et peurs, il va glaner les fruits.

Mais s’enfuir pour s’enfouir, ça fait de ces histoires !

Au terme, il a conduit son périlleux circuit,

Et presque sans ennui… Hélas un tracteur bruit.

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !

À trop tirer le fil, on n’a que des déboires !

 

© Christian Satgé – janvier 2015

Nombre de Vues:

53 vues
Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

S'abonner
Me notifier pour :
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires