Par un matin d’hiver Blanchissant la terre, Ma mère a disparu, Morte je l’ai revue … . La faucheuse passée, Son corps frêle allongé, Son visage tendu M’était presque inconnu. . Sanglotant, j’ai parlé A ma mère dépouillée De vie, de sentiments, J’ai pleuré mes tourments. . Pire fût la matinée En cercueil satiné, Restés mi-clos ses yeux Semblaient nous dire adieu, . Ou nous scruter encor, Au-delà de la mort, Sa bouche ouverte M’a laissée inerte. *** ©Simone Gibert | Etait-ce un dernier cri Que la mort a surpris ? Ma douleur avivée Dans mon coeur est gravée. . Les moments malheureux “Primèrent” sur les heureux, Tu nous as fait souffrir, Troublant notre avenir. . Détestée et aimée, Au fil de tes années, L’avouer j’ose ici, En serai-je punie ? . Dans cette église, Je me suis surprise A fixer les vitraux Et mon coeur a eu chaud. . Moi qui suis sans Dieu, J’ai aimé l’adieu, Merci à ce prêtre, Un signe peut-être ? . Il y a des années, J’ai voulu épouser Un jeune de couleur Ma famille a eu peur. . Cet homme, renié, Près de moi est resté, Et quand je t’en parlais, Jamais tu n’écoutais … . Je t’ai perdue Maman ! Mes racines au vent, Toi dans ton cercueil, Très long sera mon deuil ! |
Un poème touchant, profond, Merci pour ce partage !