Elle est fille du Nord, Maria la tisseuse
Sous le soleil ardent aux multiples bontés,
Elle attend ses noces, Kleber à ses côtés,
A Fourmies la belle est heureuse.
Promesses de futur en ce matin joyeux
Un regard bleu azur, un bouquet d’Aubépine,
Hélas la mort rode, son malheur se dessine
A la fête des amoureux.
Les porteuses de mai défilent en cortège
Huit heures de travail, personne ne l’entend
Sont-elles sans crainte, le lebel les attend,
Il sera l’arme sacrilège.
Contre elles, les grèves, il crache son venin
Sur le pavé rouge le massacre commence,
Des cris et des larmes, le sang de l’innocence,
Au secours l’abbé Margerin !
Elle avait dix-huit ans en ce jour de printemps
Par l’immonde fauchée, par les balles ravie,
Les yeux clos elle git à l’aube de sa vie,
D’aimer, elle n’eut pas le temps.
Un nom, une place, symbole et sacrifice
Tu restes Maria, immortel souvenir
Du mois des fleurs sanglant, un passé à venir,
Pour notre monde précipice.


Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….
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