YS – Patrice Fougeray

 YS

Ys, Ys, Ys,

Ys la Bretonne perdue dans les abysses

Ys l’orgueilleuse

Ys défiant les flots de la mer furieuse

L’océan tu narguais

Ys tu te croyais

Protégée par ta baie,

Tes falaises de craie

Car, si la mer d’Iroise

Englouti tes ardoises ;

Ta luxure, tes débauches effrénées

Aux mémoires sont restées

Mais rien de ta splendeur

Mais tout de tes erreurs

Les abysses ont tout enlevé

Et tes pêchés lavés

 

Ys la Gauloise, Ys la Romaine

L’Atlantique t’a purifiée de tes scandales

Toi dont Ahès, t’a faite sa capitale

De tous ses désirs

De troubles plaisirs

 

Tu régnais en maîtresse

Tu régnais sans faiblesse

Sur la baie et les terres,

Toi qui sus si fort résister, volontaire

Aux  assauts, des corsaires

 

Ys la vaillante,

Ys la dolente,

Ys, cité toujours vivante,

Par-delà le temps,

Ys, morte pourtant

Toi qui toisais, l’avenir

Aujourd’hui ton souvenir

Deviens une légende en somme

Au cœur léger des hommes

 

Moins punie par les flots envahissant tes rues

Que par l’oubli, utilement survenu

Et le doute qui pour toujours assomme

Le cœur léger des hommes

Ys, chaque Breton t’emporte en sa giberne

Avecques son drapeau porté toujours en berne

Et comme flotte encore au mât l’hermine d’Anne

Toujours à bout de bras se portera sa flamme

 

Ys la disparue, cité toujours vivante

Ys de Queffelec, que le poète chante

Dans un sombre roman d’automne

Ys cité Bretonne.

Une lagune en séchant

Apporta un instant

La vision chimérique

D’une cité utopique.

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