Vulnérabilité révélée – Jean-Marie Audrain d’après la vie d’Alexandre Fayeulle

 

Alexandre pouvait bien se vanter

D’avoir une tête bien faîte et bien pleine

Fondateur en cybersécurité

Il carburait jusqu’à en perdre haleine.

 

Jusqu’à ce jour où il fut foudroyé

Par une tumeur pile dans l’œil droit

Dont il s’est aussitôt fait opérer

Mais menaçant de migrer vers le foie.

 

Puis vint le cancer et ses métastases

Auxquelles il répondit par ce mantra

« Donnez-moi la force physique, mentale

Aussi émotionnelle et l’énergie

Pour surmonter cette épreuve » avec foi.

 

Il parlait aux forces de l’univers

Et aussi à la puissance de vie

A la nature dont il était très fier

D’être tombé amoureux tout petit.

 

Il huma son costume de super héros

Apte à repartir dans d’autres combats

Lutte féroce, ravageuse sans mot

Car jamais vaincu il ne s’avouera.

 

Il avait hérité de ses parents

La belle vertu de la pleine confiance

Bien aguerri pour aller de l’avant

Car rien d’impossible à ceux qui avancent.

 

Mûr pour affronter même les pires défis

De traverser les plus rudes épreuves

Combat d’avance perdu on lui a dit

Mais il crut en des espérances neuves.

 

Il fit le deuil de son passé tout comme

De toute son intégrité physique

Ne plus lutter mais faire avec en somme

Cancer accepté comme par une éthique.

 

Oublier toutes les cellules rongées

En se concentrant plein pot sur les saines

Le héros, son armure a déposé

Et fit la vulnérabilité sienne.

 

Vivre c’est être vulnérable

Être vulnérable c’est être vivant

Paroles de renaissance et de réveil

Se découvrant ainsi tel qu’il était.

 

Reconnecté à son humanité

Voie qui unit aux autres et au vivant

Lui des plus fragiles et plus limités

Il se confesse être interdépendant.

 

Jamais autosuffisants mais plutôt

Multitudes de lien tissant la vie

Tous solidaires sur le même bateau

La maladie développe l’empathie.

 

Même s’il sent que son rythme ralentit

Il se sent bien plus vivant que jamais

Réceptivité, écoute, on compatit

C’est l’agir et l’être qu’il réconciliait.

 

Yin et yang, cerveau gauche et cerveau droit

Il se sentit doublement plus humain

Maladies ne réduisent pas comme on croit

Mais nous augmentent de soir en matin.

 

Nait on lui comme une prise de conscience

Changer son regard sur toute faiblesse

Et la vulnérabilité d’urgence

Qui n’est plus un frein mais puissant levier.

 

S’engageant auprès des plus grands skippers

Du Vendée globe en monocoques il fit

Inscrire « Vulnérable » sur leurs voiles sœurs

Pour souligner leur faiblesse infinie.

 

Il venait de découvrir sa mission

Faire de cette vulnérabilité

Une vraie force pour notre planète

Et bien plus encore pour l’humanité.

 

A écouter ici en récitatif chanté :

Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (834)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : https://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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Nicole Lescarcelle
Invité
Nicole Lescarcelle
16 octobre 2025 10 h 57 min

Respect pour lui ….
Merciiii à toi Jean Marie pour ce bel écrit 🌹

Clothilde Lauvergne
Invité
16 octobre 2025 9 h 46 min

Parfois de grands forces lumineuses sortent des ténèbres. Dans le chaos il y a aussi la force. Superbe !

Liva Soléa
16 octobre 2025 9 h 23 min

Cher Jean-Marie.

Ce poème et sa version musicale m’ont conduit à plusieurs écoutes et relectures, tant il me touche par son sujet que par sa forme. Ce poème m’accompagne dans mon propre chemin d’écriture. Il éclaire sans imposer, et m’invite à laisser le souffle poétique tracer son propre rythme.

Le choix du vers libre, sans rime, épouse les variations de la vie d’Alexandre Fayeulle : les secousses de la maladie, les élans de spiritualité, les instants de silence ou de combat. Cette structure m’inspire — elle me montre que la poésie peut respirer avec le réel, sans artifice, et que le rythme peut devenir un miroir de l’âme.

Le mot “vulnérabilité”, répété comme un refrain discret, ne désigne pas ici une faiblesse : il devient une force, une posture de vérité. Seuls les êtres puissants savent reconnaître leurs failles sans s’y perdre. Ce poème me guide dans mon propre apprentissage : il m’invite à écrire avec sincérité, à accueillir les contrastes, et à laisser le souffle poétique tracer son propre chemin.

Merci pour ce souffle transmis, ce seuil ouvert, cette vulnérabilité offerte comme force partagée.

Chausson Maud
Invité
16 octobre 2025 8 h 45 min

Oui. Un dur combat mais Alexandre était un grand !,

Annick du Patys
Invité
16 octobre 2025 8 h 19 min

Un dur combat qui fut gagné. La force est en chacun de soi. Il suffit d’y croire et ne pas baisser les bras. Combattant il gagna.