Vague à l’âme – Simone Gibert –

La bête immonde

A épargné mon corps

A chaque seconde,

Je remercie le sort.

 

C‘est une belle vie

Qui m’attend encore,

Mais malgré mon envie

Toutes voiles dehors,

 

Quand je crois l’étreindre

Dans le vent elle glisse

Je me vois atteindre

Le grand précipice.

.

Mon coeur est piétiné

Ma raison s’égare,

Oh ! que ne suis-je née

Vingt ou trente plus tard !

.

J‘assumerai  ma vie

Aux sentiers tortueux

Labyrinthe infini,

Pour confondre mes yeux !

 

Il n’y a pas longtemps,

Regardant le jardin

J’avais le coeur battant

Et le regard serein.

 

Je voyais les enfants

Jouer autour de nous,

Enfants de mes enfants,

Le temps m’était si doux.

 

L‘arbre à papillons

Balançait ses branches

Sous un beau tourbillon

De leurs ailes blanches.

 

La menthe dans un coin

Explosait de senteur,

On entendait au loin

L’arrivée d’un tracteur.

 

Ou bien, le mercredi

Dans la rue le marché,

Redonnait de la vie

Simple, à ce quartier.

 

Les mélèzes du parc

Immensément hauts

Formaient en ciel l’arc

Refuge des oiseaux.

 

L‘amour de mes enfants

Des bras autour du cou

Et mes petits enfants,

Assis sur mes genoux …

 

Ces scènes de la vie

Si douces et belles

M’avaient construit un nid,

Me donnant des ailes.

 

Ces ailes fragiles,

Je dois bien l’avouer,

Sont si difficiles

A ne pas consumer.

 

Mais les oiseaux piégés

Ont le pouvoir alors,

Pour mieux se dégager

De se donner la mort …

 

©Simone Gibert

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1 réflexion au sujet de « Vague à l’âme – Simone Gibert – »

  1. Joliment et intelligemment exprimé;
    Écho de mon âme qui me tire encore des larmes, mon fils a enduré ce cauchemar et est maintenant sorti d’affaire.
    Je garde vos premiers mots et j’espère que vous retrouverez bientôt la sérénité avec le temps qui éloigne cette méchante histoire de nos vies. Profitez MAINTENANT ! comme le dit ma prof de yoga. Il existe tant de petits bonheurs insignifiants qui comblent l’existence.

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