Dans la brume
Dort un ange,
De l’écume
Pare sa frange
Du bitume
Jonche sa peau
Et sur son cou
Est un corbeau
Qui comme un fou
Ecorche son dos
Et son sang bout
Et se déverse
Tout comme un acide
Fondant en averse
Se torrent perfide
Au dessein perverse
C’est l’infanticide
De tout notre monde.
Les genoux à terre
Sous la haine féconde,
La bouche sur l’enfer
Et cette mort immonde
C’est toute la misère
De l’homme en cavale.
Un cri, cette nuit,
Son dernier râle
Une larme qui fuit
Et qui s’étale.
Plus rien ne luit
Et le temps change.
Ce matin
Meurt un ange,
Son destin
Dans les fanges,
Une fin
Qui dérange…
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