La fête de la Toussaint nous a valu les présentes vacances à cheval sur un long week-end.
Beaucoup confondent cette fête avec le jour des morts célébré le lendemain.
Alors qu’est-ce que la Toussaint ? Ce mot fait d’abord penser à tous les prénoms du calendrier, chacun désignant un saint ou une sainte, que ce soit celui de la poste et des pompiers, comme celles et ceux de l’éphéméride du lendemain. Si l’on s’en tient à ces calendriers et éphémérides, on pourrait croire qu’il n’y a que 365 saints et saintes, alors que chaque jour on en cite et fête jusqu’à une dizaine, certes des prénoms moins populaires comme Athanase ou Théodule.
Mais un saint n’est pas qu’un prénom, alors qu’appelle-t-on un saint, et peut-être comment le devient-on ? Ce mot renvoie au catholicisme, église catholique signifiant en grec Assemblée Universelle.
Dès le 4ême siècle, on a célébré les saints en hommage aux nombreux martyrs du christianisme. Cette idée a d’ailleurs perduré et bon nombre de personnes assimilent le saint au martyr. En fait le martyr ne fait pas le saint et ce critère n’est plus le premier retenu pour la reconnaissance de sainteté lors de procès canoniques au Vatican.
Revenons à l’étymologie du mot martyr. Marturéo signifie Je témoigne. Donc le Vatican s’est attaché à cette notion de témoin de l’Evangile de Jésus le Christ.
Selon certains historiens, les premiers chrétiens s’appelaient en eux Saints comme les révolutionnaires se nommeront Citoyens. Cela signifiait que nous sommes tous des saints en puissance, tous appelé à la sainteté.
En relisant l’histoire des saints les plus célèbres, on y trouve comme point commun une expérience décisive de rupture avec une vie dite ‘du monde’ pour une vie que l’on pourrait nommer charitable et spirituelle. Citons par exemple saint François qui courrait le luxe et les plaisirs avant d’entendre la voix de Jésus et de devenir le poverello d’Assise, ami des pauvres, des animaux et de toute la création, devenu le saint patron de l’écologie.
Plus récemment, le Vatican a fondé la reconnaissance de la sainteté sur un nouveau critère s’ajoutant aux anciens : sera nommé Saint celui qui, une fois mort, aura obtenu la guérison de deux personnes l’ayant invoqué. Ce fut le cas pour Jean-Paul II.
Cela ne nous dit pas exactement ce qu’est un saint de son vivant. Aussi le pape François nous apporte-t-il quelques lumières en parlant de David et Salomon, père et fils rois d’Israël. Ce pape nous dit que seul David pourrait être appelé saint, bien qu’il ait mené une mauvaise vie en tuant son frère pour lui prendre sa femme, mais qui s’est ensuite repenti et est mort sur ce qu’on appelait le droit chemin. A l’inverse, Salomon qui avait demandé le don de Sagesse fut grisé par le pouvoir et s’est de plus en plus perverti (700 épouses, 300 concubines, esclavage meurtrier des non juifs, pratique de la magie et d’autres religions etc) sans jamais se repentir et revenir sur le chemin de la sagesse.
Peut-être devrait-one appeler Saint : celui qui meurt sur le bon chemin, celui du paradis, détaché de toute pesanteur, que certains appelleraient péché.
Quoiqu’il en soit, la Toussaint est notre fête à toutes et à tous !