I
Un navire face aux houles s’agite, comme s’agite un homme agoni ; c’est par là que j’ai vécu entre brume et feu ; ce feu martyrise mon âme honteuse ; la brume me console ; se gèle entre mes mains, et se fondent à la vue de ma honte. Oui ; je suis cet être douteux et infirme, je suis l’homme au bord d’un navire.
Je hume mes doutes cherchant le germe de ma naissance ; pour que je puisse naitre de nouveau ; pour que je mûrisse vigne dont le vin n’aura d’égal. Oh ! Houles, laissez-moi ce tiède regret ! Je le bois et le vénère, il me souffle ma vérité, que je suis encore un saint agonisant ; aimant et bon. Je suis humain. Mon sang humain dans mes veines humaines, mon cœur humain dans mon corps humain et mon âme jusqu’au septième ciel. Là-bas se trouve mon moi céleste.
Les sirènes chantent et m’appellent alors je me jette à la mer envouté par leur chant, aveuglé par ma faim. Je laisse le navire vide, je laisse mon âme honteuse dépouillée par mes désirs, heurter ma foi. Elle hurle, crie ; m’appelle en vain. Je suis à vous sirènes, mendiant et amant ; alors emmenez-moi aux fins fonds du gouffre marin, je vous offre feu et brume ; je vous donne même le pauvre saint.
Elles me sucent le sang, jusqu’à la dernière goutte ; et me délaisse avec ma honte. Et je reste souillé dans les abysses. Près de moi gis le cadavre d’un saint, être que je fus hier.
Merci . Je suis bien heureuse de votre commentaire. l’écriture pour moi est une thérapie et le fait de savoir que ma cure se morfond en quelque chose de merveilleux signifie beaucoup pour moi. Alors merci Gyslaine.
Superbe écriture. Ce texte est magnifique