Regarde-moi – Hassan Hyjazi

Regarde-moi, terre, Et dis-moi si tu accueilleras mes futurs enfants qui, sur toi, vont naître. Regarde-moi, mer, Et dis-moi qu’il y aura assez de poisson pour l’excessive moisson. Regarde-moi, forêt, Et dis-moi que tu ne t’amuseras plus avec le feu. Regarde-moi, montagne, Et dis-moi que tu supporteras les cieux sans jamais t’effondrer. Regarde-moi, pluie, Et … Lire plus

Un regard vers les hauteurs, Lucienne Manville-Anku

Souvent dans la douleur Ce n’est pas nous qui Vers elle, vers la Poésie Nous tournons C’est elle qui vient, tendre Nous tenir la main C’est elle qui vient sans bruit À peine entend-on ses pas Elle s’approche, nous rapproche Et nous prend dans les bras Et nous porte car elle sait Elle sait qu’on … Lire plus

Sans fiévreuse éloquence – Christian Satgé

Souvenances pénibles et troubles souffrances Venues d’une enfance vécue sans nuance… Noyée dessous les profondeurs du ciel, Dans l’épaisseur moite d’un lourd silence Une enfant avec une craie miel Dessine autour d’un caillou qu’elle balance Les carreaux d’une marelle à l’étourdie. Sans ordre ni méthode, sans ligne droite Pour la contraindre au bon gré, comme … Lire plus

Le paon face aux sacripants – Christian Satgé

Petite fable affable d’après A.-M. de Beaufort d’Hautpoul Repu de compliments un paon, un petit, Se joignit à l’espèce emplumée des poules, Ces pécores que presse leur appétit Et se rient du vaste éventail qui ampoule L’orgueil de ce si jeune oiseau de Junon. Mais face aux moqueries, fier de son nom, Le paon déploie … Lire plus

Les bêtes et le fabuliste – Christian Satgé

Petite fable affable d’après L’âne & le fabuliste de (Jean-Baptiste-)Victor de Perrodil (1862)   « Depuis que j’ai bu l’onde chez votre La Fontaine,Me dit un un gros Loup gris courant la prétentaine,Vous ne m’épargnez guère vous et vos écrits :Je ne suis plus qu’un ogre à fuir à grands cris.– Et moi donc, fit un âne arrivant … Lire plus

Naissance d’un poulain – Eric de La Brume

Quoi de plus beau,que de voir naître un animal,les premiers moments difficiles,quand il se détache de sa mère. Naître,voir le jour,jeter son premier regard,s’apercevoir de son existence Bien vite debout,grâce à l’attention de la pouliche,il sera bientôt prêt,à gambader dans la prairie. Petit poulain,étendu près de ta maman,ta première journée va s’achever,et déjà tu plonges … Lire plus

Idées iodées – Christian Satgé

À leur grand soir, les enfants ont pris le large.Nous restons à l’amarre, voiles pliées.Le grand bateau d’hier n’est plus qu’une bargeQui ne navigue plus, trop lourdement gréé.Nos souvenirs dérivent, mis à la chaloupePour l’écueil des aigreurs convenues,Quand rêves et rires chavirent aux nuesEt, de bâbord à tribord, de proue en poupe,Ce sont coque désertée … Lire plus

Mare à l’amarre – Christian Satgé

Un étang a jeté l’ancre auprès de ma maison Amarré au saule pleurant toutes ses feuilles  Qui pleuvent leurs peines jusqu’à la déraison, Toujours, quoi que l’on en dise ou que l’on en veuille. Noyées dans les vapeurs de nos matins d’été, À corps perdu dans l’eau de là, elles se jettent, Étranglées par les … Lire plus

Dorure trompeuse- Fattoum Abidi

  Dorure trompeuse   Dorure trompeuse Captivant Les yeux errants Séduit l’âme mesquine.   Dorure exquise Attire, Le regard Fugitif succombe.   Dorure Siffle, L’éclat Magique éclaire.   Dorure sa silhouette Porte une robe En fourrure, Zut ! Le bel animal est victime de l’abattage.   © Fattoum Abidi 17..6. 2019

Nos hiers vus d’aujourd’hui – Christian Satgé

Au bon temps de nos folles avoinesNos amours n’étaient que blé en herbeInstants volés et moments idoinesPour faire fleurir nos cœur superbesSoudain pour les étoiles cueillirLeur lueur fragile recueillirPour supplanter le vain en verbe Au temps de l’herbe folle des sensAux printemps des sentiments des vertesAnnées où vivaient à contresensTous « les autres » on … Lire plus

Sentier forestier – Christian Satgé

Cycle pyrénéen   Ce chemin est comme une cicatriceÀ travers la futaie masquant les nues.Ouverte par l’Homme, incertaine,
Serpentine, sutures par centaines,Cette plaie-là sinue et s’insinueDans une forêt sombre et protectrice. Ici, des ronces agrippent nos mollets ;Là, une branche griffe ou des orties giflent.Mais la voie sous voûte va, obstinée,Pour mener chacun à sa destinéeEt … Lire plus