La Séquence (ou Cantilène) de sainte Eulalie, composée vers 880, est vraisemblablement le premier texte littéraire écrit dans une langue romane différenciée du latin, une romana lingua marquée par d’importants changements phonétiques et morphosyntaxiques. Il constitue un document paléographique majeur « plus proche vraisemblablement de la langue courante de cette époque que le texte des Serments de Strasbourg1».
Cette séquence raconte le martyre de sainte Eulalie de Mérida et se termine par une prière. Elle s’inspire d’une hymne du poète latin Prudence qu’on peut lire dans le Peri stephanon. C’est un poème de 29 vers décasyllabes qui se terminent par une assonance, par exemple inimi et seruir.
Buona pucella fut Eulalia Bonne pucelle fut Eulalie
Bel avnet corps,bellezour anima Bel avait corps,plus belle âme
Voldrent la vientre li deo inimis Voulurent la vaincre,les ennemis de Dieu
Voldrent la faire diavle servir Voulurent la faire le diable servir
Il non eskoltet les mal conseillers Elle n’écoute pas les mauvais conseillers
In figure de colomb volat a ciel Sous forme de colombe vola au ciel
Tuit oram que por nos degnet preier Tous prons que pour nous,daigne prier
Qued avrisset de nos Chritus mercit Que de nous Christ ait merci
Post la mort et a lui nos laist venir Après la mort, à lui nous laisse venir
Par souve clementia Par sa clémence
Eulalie est née à Barcelone. Encore très jeune, bouleversée par les persécutions qu’elle voyait infliger aux chrétiens, elle alla se plaindre au gouverneur Dacien qui la fit arrêter immédiatement. On la plaça alors dans un tonneau rempli de bouts de verre, puis le referma et on le fit rouler dans une ruelle. La jeune vierge mourut dans d’atroces souffrances. La légende raconte qu’une colombe s’échappa de son corps martyrisé.
Merci beaucoup Alain, j’ai appris aujourd’hui sur Eulalie de Mérida, la Colombe reste le message de paix universel , je vous transmets ici mes amitiés , apprendre par le partage, voilà ce qui est bien ;