Le premier jour de ma naissance
Je ne savais pas ce qui m’attendait
Puis arrivé à l’adolescence
Je commençais à m’interroger
La vie avait deux visages
Celles des pauvres et des riches
Vite effacées les belles images
J’allais croiser énormément de potiches
A travers mon existence
Très tôt, j’en avais pris conscience
L’obsession de la pendule biologique
Nous voulons tous ralentir le temps
Pour certains c’est beaucoup plus lent
Pour d’autres, la n est tragique
Ils ne l’ont même pas connue
Qu’ils sont déjà fauchés
Sans avoir vraiment vécu
Pour beaucoup de gens c’est leur destinée
C’est un drame qui nous touche
Quel que soit le niveau social
La faucheuse est souvent impartiale
Et quand elle le souhaite, elle fait mouche
Mais pour les vivants, je revendique
Le droit de vieillir dans l’égalité
Le droit de mourir dans la dignité
Le déclin de la vie s’invite à la lutte des classes
Qui peut vraiment l’accepter?
Certains politiques et individus clament
La sécurité sociale est en faillite
Un raisonnement criminel et illicite
Ces gens-là, je devine la noirceur de leurs âmes
Nous devons haïr la misère
Et quand elle s’abat sur la vieillesse
Nous sommes témoins d’un homicide volontaire
Pour une histoire de billets et de poids des pièces
Ne parlons surtout pas de la table de mortalité
Avec d’énormes disparités, à cause du porte-monnaie
.
©Frédéric Camoin – 04/11/2018