Le retour du marin… – Anne Cailloux

Au large des côtes, les gréements aux longs courts

se perdent dans une brume moirée.

Les femmes assises au le bord de la cale

contemplent l’océan qui emporte

les réminiscences d’amours tant attendues

s’éloignant dans le ballet d’une marée haute.

 

Dans un clair-obscur, la lune monte la garde.

Je n’ai même pas vu les étoiles

elles se sont figées dans ma mémoire

le jour où tu as pris la mer

comme on prend une maîtresse.

Barbaresque que nul n’emprisonne

te voilà pris dans ses filets.

Ce jour là, le port était recouvert de brume

Les lames de fond encerclaient le bateau

les prunelles s’humectaient d’écumes

les cœurs étaient aussi lourds

que les ancres marines

elles devenaient des Vagues à l’Âme

en partance pour la mer d’Iroise.

Sous une tempête de force quatre

les outrances des flots se sont déchaînées

le sang de ses flibustiers qui sommeillaient

ressurgissent, offrant vies

et courages au capitaine du vaisseau.

 

Il n’y aura pas d’ affrontement battant naufrage

pas sur cette barcasse

ainsi en à décidé Poséidon.

Les lames de fond aux cheveux de mucus

caressent les carcasses des vaisseaux flibustiers

qui pleurent des larmes de bois

dormant depuis des mers et des mers.

 

Les mâts se dressent dans une illusion éphémère

draguant poissons et coraux à venir.

Les fous de bassan virevoltent

dans un tourbillon moqueur

la rumeur de la mer s’amplifie, un vent noroît se lève

les voiles, aux plies dormant, nous offrent une valse

dans un crépuscule incendiaire.

 

Barbaresque que nul emprisonne

tu reviendras avec ta cargaison d’épices et de fretins

m’offrant ta peau burinée et salé

qui ne me fera pas oublié que tu lui appartiens.

Mais ce n’est pas la mer à boire, je reviendrais

encore et encore m’enivrer de ce vent

en attendant ton retour…

si Dieu le veut…..

 

©2018 Anne cailloux

 

Anne Cailloux

Anne Cailloux (354)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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5 Commentaires
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Invité
7 mars 2018 22 h 47 min

Une forme de poésie bien maitrisée!
De forctes images qui donnent et suggèrent cette ivresse de la mer!
Merci Anne!
Adrien.

Invité
3 mars 2018 13 h 54 min

Merci Anne pour ce moment de mer
j’aime beaucoup, jolie plume marine
Olivier

Invité
28 février 2018 19 h 53 min

Bravo Anne je retiens la dernière strophe portant la vibration de l’espoir,

Barbaresque que nul emprisonne

tu reviendras avec ta cargaison d’épices et de fretins

m’offrant ta peau burinée et salé

qui ne me fera pas oublié que tu lui appartiens.

Mais ce n’est pas la mer à boire, je reviendrais

encore et encore m’enivrer de ce vent

en attendant ton retour…

si Dieu le veut…..

Superbe poème qui met le coeur amoureux en rival avec la mer séduisant le marin le bien-aimé, j’ai délecté ma touchante lecture Anne

Douce soirée
Mes amitiés
Fattoum.