Le regard du silence
Dans l’abandon du miracle
Soudain m’apparaissait le navire de la réalité
Impertinent silence
Il était là
Comme un Dieu nu sur le lit du désert
Dressé face à moi le regard vitreux
L’horloge ivre respirait fort
Sanctuaire d’une chute sauvage
Ou bien cri d’une sirène en colère
Elle dégustait les cheveux invisibles du temps
Sculpteur de l’insaisissable
Masque de l’âge
Silence
Elle avalait la folie de l’inconscience
Dans le miroir de l’insondable
Les voiles de la mémoire comme un tatouage
Défiguraient son sommeil en souffles de rêve dans le vent
Temps
Volcan menteur
Rivière de pièges
Pour le démon cruel
Ou l’ange chiffonné
Seule
La momie au chant d’aurore
Perdue dans le labyrinthe du cœur
Sombrait dans la douleur
Silence
C’est le regard du temps qui dort