Raison de plus – Jean-Marie Audrain

Je comptais, au départ, nommer cette minute philosophique ‘La goutte de trop’. Celle que vous évoquez lorsque, votre compte se trouvant à découvert après que le fisc vous ait prélevé vos taxes foncières et d’habitation, vous recevez un PV pour avoir roulé à 91 km/h au lieu des 90 réglementaires.

Mais aussitôt, cette goutte de trop m’a renvoyé à une interprétation toute positive.

Lors de la cérémonie familiale du shabbat le vendredi soir chez les juifs, le père ou le rabbin remplit la coupe de vin jusqu’à la faire déborder dans la soucoupe placée en dessous. C’est le signe de la surabondance du cœur, de la grâce surabondante qui ne compte pas nos mérites.

Dans les Evangiles, Jésus lui-même nous promet une mesure bien tassée, secouée et débordante.  En Luc 6:38 « Donnez, et l’on vous donnera, on versera dans le pan de votre vêtement une bonne mesure bien tassée, secouée et débordante ; car on emploiera, à votre égard, la mesure dont vous vous serez servis pour mesurer ».

 

Enfant, j’appréciais ce geste de la part des patrons des étals du marché : la charcutière qui pesait la demi livre de saucisson demandée et offrait quelques rondelles en sus à ses clients, de même pour le marchand de fruits et légumes qui après pesée du poids demandé rajoutait toujours gracieusement, hors balance, une poignée de haricots ou de raisins, avec toujours en prime un mot gentil.

Ne lit-on pas d’ailleurs dans la Bible, que notre bouche, que nos paroles, doivent refléter la surabondance du cœur. Ne dit-on pas que quand on aime, on ne compte pas ? Ne serait-ce pas cela mieux voir avec le cœur ?On peut aller un peu plus loin avec la pensée juive et ses maximes. Il y a toujours cette goutte de bonne volonté qui fait basculer la balance dans l’autre sens.

Par exemple on peut dire dix fois j’ai refusé d’aider, onze fois j’ai accepté. Cela pour dire la onzième fois j’ai enfin compris que je devais accepter En fait il s’agit de l’ouverture du cœur quand la demande, elle-même devient elle-même surabondante, un peu comme quand cette dame malade tire sur la manche de Jésus une fois, deux fois et qu’à la troisième fois Jésus intercède à sa demande à cause de sa persévérance. Cette persévérance manifeste une surabondance de confiance.

 

La raison de cœur que la raison ignore aurait dit Blaise Pascal. N’est pas ainsi qu’écouter les autres et répondre à leur attente plus que de raison ?.Je vous laisse méditer sur cette minute philosophique plus que de raison.

D’ailleurs son titre n’est-il pas raison de plus… ?

 

 

 

 

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (617)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial. Malgré tout il vient d'autoéditer le florilège de toute en vie et dans tous les syles : https://www.amazon.fr/Petit-Prince-Mots-dit/dp/B0BFVZGNYM et d'écrire des chansons pour 3 CD d'Ophélie Morival (puis pour d'autres voix amies) : https://www.youtube.com/watch?v=Q0bvWkljrlw.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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