Quand on a que le Souvenir – Gilles Dieny

QUAND ON A QUE LE SOUVENIR

 

Bercé par Le Plat Pays et par Les Vieux,

Je me souviens de toi, radieux,

Suant dans le noir de l’Olympia.

De te voir, Grand Jacques, quelle joie.

Non ! C’est promis, je ne te Quitte pas.

Je te suivrai jusqu’à Amsterdam, pas à pas.

Je ferai simplement comme ces Gens-là

Ou comme Mathilde, quand elle revenait là.

Tu vois, on N’oublie Rien de Rien.

Comme Jeff, tu n’es pas tout seul, c’est bien.

Moi aussi, je voudrais Creuser la Terre,

Pour couvrir ton souvenir, ton image, d’une grande lumière.

Au Suivant, oui, mais personne n’arrive à ta hauteur.

Tu es le plus grand. Tu resteras, à jamais, le meilleur.

Si tu m’aperçois de là-haut, à n’importe quelle heure,

Tu constateras que c’est triste de Voir Un Ami qui Pleure.

Tels Les Paumés du Petit Matin,

J’erre sans but, sans lendemain.

Vieillir, c’est bien, mais sans toi, mon copain,

Je n’ai plus que L’Amour pour combattre mon chagrin.

Les Marquises t’ont accueilli à la fin de ta vie.

Ils étaient tous là, Madeleine, Jacky et Rosa, tes amis,

Tous te rappelaient ton enfance.

Les Vieux Amants, et même Les Bigotes étaient venus de France.

C’est vrai, un jour, j’ai touché le ciel,

Car j’ai pu, enfin, voir le Grand Brel.

Tu m’as apporté, à toi seul, plus de soleil,

Plus de chaleur qu’Un Meilleur Avril. Vision éternelle.

Bercé par le Plat Pays et par Les Vieux,

Je me souviens de toi, radieux,

Suant dans le noir de l’Olympia.

De te voir, Grand Jacques, quelle joie.

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